Des hommes et des femmes récemment décédés ont trois jours pour déterminer quel est leur souvenir le plus marquant et le plus important de leur vie, avec lequel ils veulent vivre pour l’éternité. Pour effectuer leur choix, ils sont accompagnés par des sortes de fonctionnaires consciencieux qui les informent qu’ils essayeront de recréer ce souvenir en le filmant. Ce n’est qu’en le revivant lors de la vision du film, reconstruit à partir de leur mémoire, qu’ils partiront définitivement dans l’au-delà en n’emportant que ce seul souvenir.
Filmé comme un documentaire, les morts se succèdent par intervalle pour nous parler de leur souvenir le plus marquant : la sensation d’une brise, l’odeur maternelle, la naissance d’un enfant, les bras d’un amant, une rencontre, des retrouvailles, le reflet de la lune, un souvenir d’enfance, un nuage traversé en pilotant un avion…
Si la majorité n’a pas trop de mal à choisir un souvenir marquant, certains sont plus hésitants. Quant à d’autres, ils refusent tout simplement, ne voulant pas ou ne pouvant pas choisir. Ne peut-on pas prendre à la place un rêve ? Ou un futur imaginé ? Qu’est-ce qu’un souvenir ? Une reconstruction à partir de brides éparses, d’images parcellaires. Pourquoi ne nous souvenons-nous pas de nos premières années ? De notre vie fœtale ? Est-ce que le paradis est de pouvoir tout oublier sauf un souvenir ? Ne plus devoir prendre ses responsabilités ?
Et qui sont ces fonctionnaires à l’écoute, prévenants, dévoués et attentifs ? Leurs tâches semblent si lourdes et si difficiles. Qui sont-ils vraiment ? Pourquoi eux ? Et pourquoi l’un d’eux semble si perturbé par l’absence de choix de cet homme âgé qui dit n'avoir eu qu'une vie très ordinaire avec son épouse ? Quel lien a-t-il avec lui dans son propre passé ?
After Life est tout simplement un petit bijou humoristique, émouvant et surprenant à la fois. Un contenu très fort pour une mise en scène minimaliste. Une réflexion aussi sur le cinéma et le travail de reconstitution. Filmer pour ne pas oublier ?
After Life a été vu dans le cadre de la rétrospective du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda. Réalisé en 1998, ce film est le deuxième long métrage du réalisateur, après Maborosi (1995).
Note : 5/5
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