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Affichage des articles du mars, 2015

Bilan du mois de mars 2015

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Romans * * * * L'ami d'enfance ( 1968) de Maigret de Georges Simenon * * * Azadi (2015) de Saïdeh Pakravan Anima (2012) de Wajdi Mouawad La main ( 1968) de Georges Simenon  * * (*) La gaieté (2015) de Justine Levy * * L'écrivain national (2014) de Serge Joncour La Voie de l'ennemi  (The Blessing Way, 1970) de Tony Hillerman Films * * * * Phoenix (2014) de Christian Petzold ❤ * * * The Voices (2014) de Marjane Satrapi Big Eyes (2014) de Tim Burton Quelques jours de La vie d'Oblomov (1980) de Nikita Mikhalkov * * (*) Le Dernier loup (2015)  de Jean-Jacques Annaud L'Enquête (The International, 2008) de Tom Tykwer * La Compagnie des loups (The Company of Wolves, 1984) de Neil Jordan Documentaires * * * * Le sel de la terre (The Salt of the Earth, 2014) de Juliano Ribeiro Salgado et Wim Wenders  ❤ * * * Pierre Bonnard, les couleurs de l'intime (2015) Patience, p...

La série Peaky Blinders, saison 1

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Nous sommes à Birmingham, au lendemain de la première guerre mondiale. Un environnement industriel, âpre et poisseux, dans lequel se heurtent plus que se côtoient les prolétaires, les révolutionnaires communistes, les mafias locales, l’IRA et la police royale irlandaise, envoyée de Belfast sous les ordres de Churchill pour nettoyer la ville. Birmingham est bien un territoire à conquérir ou à soumettre et la famille Shelby, une mafia locale surnommée les "Peaky Blinders" (en raison des lames de rasoirs glissées dans la visière de leurs casquettes), compte bien ne pas en rester là. Dirigée par Tommy Shelby (l’époustouflant Cillian Murphy), un homme encore hanté par les images de la guerre et des tranchées dans la Somme, ce qui ne l’empêchera pas d’être plus déterminé que jamais à étendre le territoire des activités illicites de la famille. Dans cette perspective, la découverte d’une cargaison d’armes pourrait s’avérer un outil d’échange ou de chantage bien intéressan...

Gao Xingjian

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Rétrospective Gao Xingjian Entre intimité et universalité Musée d'Ixelles Jusqu'au 31 mai 2015 Lien

Azadi de Saïdeh Pakravan

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Quatrième de couverture Azadi signifie « liberté » en persan. Il y a ceux qui la rêvent et ceux qui en paient le prix. Téhéran, juin 2009. Après des élections truquées, une colère sourde s'empare de la jeunesse instruite de Téhéran. Dans la foule des opposants la jeune Raha, étudiante en architecture, rejoint chaque matin ses amis sur la place Azadi pour exprimer sa révolte, malgré la répression féroce qui sévit. Jusqu'au jour où sa vie bascule. Après son arrestation, et une réclusion d'une violence inouïe, ses yeux prendront à jamais la couleur de l'innocence perdue... Tout en levant le voile sur une psyché iranienne raffinée et moderne, sans manichéisme et avec un souffle d'une violente beauté, Azadi raconte de façon magistrale le terrible supplice de celle qui cherche, telle une Antigone nouvelle, à obtenir réparation. Et à vivre aussi... là où le sort des femmes n'a aucune importance. Tous les chemins mènent aux romans et parfois il passe tout...

Une peinture en passant, de Marc Chagall

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L'anniversaire de Marc Chagall, 1915   Rétrospective CHAGALL Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique 28.02 > 28.06.2015 Lien

The Voices de Marjane Satrapi

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Jerry (Ryan Reynolds) travaille comme ouvrier dans une usine de fabrication de baignoires dans un bled perdu américain. Si Fiona (Gemma Arterton), la belle anglaise de la comptabilité,  ne le laisse pas indifférent, la réciproque n’est pas de mise, contrairement à la collègue de service de Fiona qui le regarde avec une certaine convoitise. Il est vrai que Jerry ne manque pas de charme : un peu benêt mais séduisant, gentil, serviable et sympathique. Sauf qu’il s’obstine à ne pas prendre les médicaments prescrits par son psychiatre, laissant le champ libre à ses pulsions morbides qui ne sont plus entravées par les camisoles chimiques. Il faut dire que la solitude lui pèse et que le fait d’entendre des voix, plus spécialement celles de son chat maléfique et de son chien fidèle, égayent agréablement ses fins de soirées. Un malheureux concours de circonstance va perturber tout cet édifice au demeurant très précaire…  Ce quatrième long-métrage de Marjane Satrapi est ...

La gaieté de Justine Levy

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« C'est quand je suis tombée enceinte que j'ai décidé d'arrêter d'être triste, définitivement, et par tous les moyens. »  Quatrième roman de Justine Lévy, tous à haute concentration autobiographique, mais première incursion dans son œuvre en ce qui me concerne. Je n’avais pas vraiment éprouvé jusqu’à présent de l’intérêt à me plonger  dans la vie de cette jeune femme,  mais son envie d’arrêter d’être triste à la naissance de ses enfants m’a interpellée, tant je trouvais la démarche intéressante, intelligente et peut-être même salvatrice.  Si quelques anecdotes assez amusantes sur la maternité et les angoisses qu’elle suscite sont bien présentes, Justine Lévy a visiblement beaucoup de mal à donner une place conséquente dans ce roman à ses enfants ou à sa manière d’être mère,  tant la presque totalité du récit s'articule principalement autour de sa personne et de son enfance meurtrie par les défaillances de sa propre mère, sans oublier la jalousie e...

Phoenix de Christian Petzold

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Le réalisateur allemand de 54 ans, Christian Petzold, a déjà sept long longs métrages à son actif. Il s’est fait surtout remarquer chez nous par son avant-dernier film Barbara, qui avait reçu en 2012 l’Ours d’argent du Meilleur réalisateur au Festival de Berlin. Il revient avec son actrice fétiche Nina Hoss, qu’il dirige ici pour la cinquième fois, dans un film où les fantômes n’ont pas fini de hanter un pays qui a porté au pouvoir le nazisme, qui a lui-même engendré le génocide que l’on sait. La chanteuse juive Nelly Lenz, seule survivante d’une famille déportée à Auschwitz, revient dans un Berlin sous les décombres en compagnie de sa fidèle amie Lene (Nina Kunzendorf) , employée de l’Agence Juive. Défigurée, Nelly subira une reconstruction faciale, tout en demandant au chirurgien de lui donner un visage se rapprochant le plus possible de son ancienne apparence. Sa plus grande obsession est de retrouver son époux allemand Johnny (Ronald Zehrfeld), et ce malgré la mise e...

Vivre sa mort de Manu Bonmariage

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Évidemment, on ne va pas voir le cœur léger le dernier documentaire de Manu Bonmariage, qui a suivi le parcours de deux hommes, Philippe et Manu, qui se savent condamnés par la maladie et expriment leur besoin de mourir dans la dignité, en envisageant éventuellement le recours à l’euthanasie. Deux hommes qui ne se ressemblent pas mais qui partagent cette connaissance de savoir que leur temps est compté, que l’heure des bilans à sonner, que les meilleurs moments sont derrière eux et qu’il faut se préparer à quitter la vie. On sait qu’il y aura des moments poignants, douloureux, que les yeux ne manqueront pas de se mouiller et qu’il vaudrait mieux garder un mouchoir à proximité. Et comme souvent dans ces moments-là, nous sommes presque rassurés en entendant quelques personnes présentes dans la salle se moucher plus que de raison, histoire de se sentir moins seuls. Il faut dire que ce sujet nous concerne tous puisque nous partageons cette issue irrévocable, à savoir mourir ou perdre...

Le plaisir de Max Ophuls

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Le réalisateur Max Ophuls adapte trois contes de Maupassant, Le Masque - La Maison Tellier - Le Modèle, réalisés chacun séparément mais reliés entre eux par la voix-off de Jean Servais. Le sujet commun pourrait se résumer par la recherche illusoire et vaine du bonheur à travers l’amour et le plaisir, tout en dénonçant la vanité du monde.  Disposant du gratin de l’époque (Madeleine Renaud, Danielle Darrieux, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Daniel Gélin…), la caméra virevolte dans cette France du second Empire, donnant lieu à une très belle mise-en-scène, dont les fameux travellings du réalisateur. Mais plusieurs frustrations demeurent malgré tout. D’abord cette impression de ne jamais trouver la bonne durée pour chaque histoire : trop court pour la première (Le Masque ) et la troisième (Le Modèle), trop longue pour celle du milieu (La Maison Tellier). Ensuite l’utilisation abusive d’une musique de bal populaire, exubérante et tonitruante, qui m’a personnellemen...

Portrait de femme de Jane Campion

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Nous sommes à la fin du 19ème siècle. Isabel Archer (Nicole Kidman), jeune américaine en visite chez ses cousins anglais, surprend son entourage par son esprit d’indépendance, son intelligence et  son imagination. Trop avide de découvrir le monde, elle refuse coup sur coup deux demandes en mariage.  Son cousin Ralph, jeune phtisique secrètement amoureux d'Isabel, demande à son père malade de lui léguer une partie de son héritage. Libre, impétueuse et avide de découvrir le monde après être devenue riche suite au décès de son oncle par alliance, Isabel Archer finit par succomber aux charmes de Gilbert Asmond (John Malkovich), un séducteur d'origine américaine rencontré lors d’un voyage en Italie. Sans le savoir, Isabel Archer tombe dans un complot fomenté par Madame Merle, qui a de très bonnes raisons de la jeter dans les bras de son ancien amant, Gilbert Osmond. Un mariage malheureux s’en suivra, conséquence d’un choix désastreux et irréfléchi qui conduira Isabel Arche...

Häxan ou La Sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen

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Dépeint par Carl Dreyer comme « un nouveau génie poétique », le réalisateur danois Benjamin Christensen (Viborg , 1879 - Copenhague , 1959) est considéré comme l’un des maîtres du cinéma fantastique. Tourné la même année que Nosferatu de Murnau (1921), son œuvre phare « Häxan ou La Sorcellerie à travers les âges » est un film documentaire-fiction sur la démonomanie ou la croyance en la possession par le démon. Il n’apportera sans doute plus beaucoup d’informations pertinentes sur le sujet au public d’aujourd’hui,  mais ce film mérite toujours toute notre attention pour ses scènes de fantasmagories et de sabbats pittoresques, qui sont autant de référence aux peintures de Bosch, Goya, Brueghel qu’aux dessins de Jacques Callot. Le réalisateur dénonce également avec virulence l’inquisition catholique, les procès factices et les tortures mises en place pour pousser à la confession, à la dénonciation et à la condamnation de pauvres vieilles femmes laides un peu séniles o...