Le réalisateur Max Ophuls adapte trois contes de Maupassant, Le
Masque - La Maison Tellier - Le Modèle, réalisés chacun séparément mais
reliés entre eux par la voix-off de Jean Servais. Le sujet commun
pourrait se résumer par la recherche illusoire et vaine du bonheur à
travers l’amour et le plaisir, tout en dénonçant la vanité du monde.
Disposant du gratin de l’époque (Madeleine Renaud, Danielle Darrieux,
Pierre Brasseur, Jean Gabin, Daniel Gélin…), la caméra virevolte dans
cette France du second Empire, donnant lieu à une très belle
mise-en-scène, dont les fameux travellings du réalisateur. Mais
plusieurs frustrations demeurent malgré tout. D’abord cette impression
de ne jamais trouver la bonne durée pour chaque histoire : trop court
pour la première (Le Masque ) et la troisième (Le Modèle), trop longue
pour celle du milieu (La Maison Tellier). Ensuite l’utilisation abusive
d’une musique de bal populaire, exubérante et tonitruante, qui m’a
personnellement beaucoup gênée tant je n’avais qu’une seule envie,
celle de diminuer le son pour ne plus rien entendre. Je suis restée
finalement très extérieure aux personnages, qui ne sont jamais arrivés à
m’émouvoir un tant soit peu. La faute au format trop court, multiplié
par trois ? Peut-être mais pas seulement, tant l’ensemble donnait une
impression de confusion avec un petit quelque chose de surfait et
d’inachevé. Reste la virtuosité du réalisateur, qui n'est plus à démontrer.
Acteurs : Daniel Gélin, Ginette Leclerc, Jean Gabin, Danielle Darrieux, Pierre Brasseur, Madeleine Renaud
Origine : France
Genre : Comédie dramatique
Année de production : 1951
Durée : 1h35
Bonjour Sentinelle. On me l'a vivement recommandé, ce film, mais je n'ai toujours pas vu le moindre Ophüls. La honte...
RépondreSupprimerJe ne suis pas sûr de commencer avec celui-là, maintenant que j'ai lu ta chronique. Mais, pour dire les choses comme elles sont, ce n'est pas actuellement à l'horizon de mes envies de cinéma. Bon... on va attendre encore un peu, donc. Bon dimanche malgré tout !
Bonjour Martin,
SupprimerTu sais, ce n'est que mon approche du film, cela vaut sans doute la peine de le voir pour t'en faire ta propre idée. Je ne sais pas si cela peut te rassurer mais je connais encore très mal Max Ophüls, l'ayant découvert pour la première fois il n'y a pas si longtemps que cela, avec son dernier film Lola Montès (1955). Depuis, je me suis un peu rattrapée grâce à la télévision puisqu'ils ont diffusé, dans le courant du mois de janvier si mes souvenirs sont bons, coup sur coup Lettre d'une inconnue, Le Plaisir et Madame de...
Si je devais en conseiller un seul de ceux que j'ai vus, ce serait Madame de..., suivi de près par Lola Montès. Et je pense même que tu devrais fort apprécier.
Bon dimanche à toi également, ami cinéphile :-)
Hello Sentinelle,
RépondreSupprimerJ'arrive un peu ici par hasard, au détour d'un lien. Et bien voici un film sur lequel nous ne sommes pas d'accord, une fois n'est pas coutume. :) Pour moi, Le Plaisir de Max Ophuls (sans l'umlaut en fait) est tout simplement un des chefs-d'oeuvre du cinéma français, au même titre que Madame de... J'en ai d'ailleurs fait une note en décembre sur newstrum. Parmi ses films américains, Lettre d'une inconnue, exceptionnel lui aussi, est à ne pas manquer.
Strum
Bonsoir Strum,
SupprimerSi cela peut te rassurer, j'ai déjà noté d'autres films sur lesquels nous n'étions pas du tout d'accord ;-)
Je reconnais que j'ai été un peu rude avec ce film, mais il traduit bien mes frustrations pendant sa vision. Il faut dire que j'avais vu coup sur coup Lettre d'une inconnue et Madame de..., alors celui-ci a fait pâle figure en comparaison, du moins en ce qui me concerne.
Ceci dit, Le plaisir de Max Ophuls (mais pourquoi partout ailleurs ce nom est écrit avec l'umlaut ?) reste encore bien dans ma mémoire, ce qui plaide plutôt en sa faveur. Depuis sa vision, j'ai pris aussi la peine de relire La Maison Tellier et j'ai lu Le Masque et Le Modèle de Maupassant. J'ai été surprise par leur brièveté et je mesure (et apprécie) mieux à présent le travail effectué sur le film. Bref, ce film mériterait une seconde vision, j'en suis consciente. Mais une certitude demeure : je ne supporterai pas mieux cette tonitruante musique de bal populaire, qui me casse les oreilles comme pas possible ;)
Bonjour Sentinelle,
SupprimerJe n'ai aucun souvenir de la musique. :) Mais que la première et la deuxième parties contiennent par moment une musique de bal un peu vulgaire ne serait guère étonnant vu leur sujet et était peut-être voulu par Ophuls. S'agissant de l'umlaut, Max Ophuls (puis plus tard son fils Marcel) ont expliqué qu'Ophüls était le pseudo d'artiste que Max Oppenheimer (son vrai nom) s'était donné en Allemagne. Après avoir quitté l'Allemagne, il a enlevé l'umlaut pour oublier tout ce qui concernait l'Allemagne. Et du point de vue de l'état civil français, il s'appelait Max Ophuls (sans l'umlaut). C'est d'ailleurs comme cela que Le Plaisir le crédite. Marcel Ophuls, son fils, tenait beaucoup à ce qu'on écrive son nom sans umlaut. Les recensions de ses films français écrivant Ophüls, avec un umlaut, sont donc incorrectes.
Sinon, c'est bien de ne pas être d'accord parfois (même si je ne sais pas de quels films tu parles en dehors de celui-ci, mystère !), c'est ce qui permet aussi les discussions. :)
Strum
Bonjour Strum,
SupprimerQuelle chance de ne pas avoir la même sensibilité auditive que la mienne, qui m'a déjà joué quelques vilains tours dans la vie quotidienne (trop de bruits = vertiges = malaises vagaux). Merci en tout cas pour cette explication, qui donne envie d'en savoir plus sur cette partie de la vie de l'artiste. Je vais tenter d'apporter cette correction sur mon blog.
Nous reviendrons certainement un jour ou l'autre sur ces cinéastes dont je ne partage pas vraiment ton enthousiasme. Après tout, nous ne sommes pas pressés d'en découdre non plus ;-)