Mary Wigman (1886 - 1973) est une danseuse et chorégraphe expressionniste allemande qui développe la danse dite expressive, une technique qui rompt avec les codes de la danse classique. Son solo le plus connu reste La Danse de la sorcière (Hexentanz).
Citation :
Mary Wigman, 1930 by Edmund Kesting Son solo « La danse de la sorcière », en 1914, est le premier solo composé et interprété par une femme. Il rompt avec la tradition classique : corps courbé, bras tendu, comme si elle était sous l’emprise d’une puissance invisible. Ses mouvements sont brusques et dénués de toute grâce. Elle veut sa danse comme ressenti de l’intérieur, et non comme une production de mouvements accumulés. A cette époque, même si les femmes étaient majoritaires sur scène, comme interprètes, les chorégraphes, producteurs de spectacles, etc… étaient des hommes. Ce solo, composé par Mary Wigman elle-même, est donc une révolution, mais peut aussi être considéré comme la traduction d’un ras-le-bol d’être sous la direction de chorégraphes certes, mais surtout, de chorégraphes masculins. C'est aussi une nouveauté car dans ce solo, Mary Wigman exprime ce qu'elle a d’intérieur, ce qu'elle ressent. Elle affiche son « moi », et donc toutes les émotions qui lui appartiennent. Son engagement comme chorégraphe expressionniste aussi est révolutionnaire de la part d’une femme. En effet, même si elle compose pour les jeux olympiques de Berlin en 1936, pendant la guerre de 1939-1945, Mary Wigman se veut indépendante du parti nazi, et continue à produire une danse libre, ce qui conduit à son étiquetage comme artiste dégénérée, et, aussi, à la destruction de son école, qu’elle avait installée à Berlin.
Source : L'intégration des femmes dans la danse
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