Dans un état démocratique, il faut craindre sans cesse que le désir de la popularité n’entraîne à l’imitation des mœurs vulgaires ; bientôt on se persuaderait qu’il est inutile et presque nuisible d’avoir une supériorité trop marquée sur la multitude qu’on veut captiver. Le peuple s’accoutumerait à choisir des magistrats ignorants et grossiers ; ces magistrats étoufferaient les lumières ; et, par un cercle inévitable, la perte des lumières ramènerait l’asservissement du peuple.
Madame de Staël, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales
Édition de Catriona Seth avec la collaboration de Valérie Cossy
Parution le 20 Avril 2017
Parution le 20 Avril 2017
Bibliothèque de la Pléiade
1728 pages
Je lis deux fois ta citation et... je ne la comprends pas.
RépondreSupprimerJe vais me recoucher.
En gros, elle nous met en garde contre les Trump et compagnie (les ignorants et les grossiers qui ont les votes du peuple).
SupprimerMme de Staël d'un côté, Rousseau de l'autre, voilà de sérieuses lectures (et des lectures sérieuses) et une citation de circonstance vu le débat d'hier.
RépondreSupprimerStrum
Je n'ai pas regardé le débat d'hier car je ne veux même plus entendre le son de la voix de Marine Le Pen. Sinon oui, l'extrait était évidemment de circonstance :)
SupprimerMais je n'ai pas encore lu Mme de Staël, j'ai juste lu un article dans un supplément littéraire écrit à l'occasion de la publication récente de ses Oeuvres dans la Bibliothèque de la Pléiade. Par contre, Rousseau, je suis en plein dedans, et c'est très agréable à lire (enfin, pour l'instant). C'est intéressant de voir les résonances qu'il y a entre des éléments de sa biographie et sa pensée philosophique, ça m'intéresse toujours de remonter à la source ;-)