jeudi 4 mai 2017

Cœurs brûlés de Josef von Sternberg

Morocco de Josef von Sternberg
Avec Marlene Dietrich, Gary Cooper, Albert Conti
États-Unis, 1930


Il avait de grands yeux très clairs
Où parfois passaient des éclairs
Comme au ciel passent des orages
Il était plein de tatouages
Que j'ai jamais très bien compris
Son cou portait: "Pas vu, pas pris."
Sur son cœur on lisait: "Personne"
Sur son bras droit un mot: "Raisonne"
Mon légionnaire
Paroles de Raymond Asso 
Musique de Marguerite Monnot 


Synopsis

Sur un paquebot, en vue des côtes marocaines, une jeune femme refuse l'offre que lui fait un homme distingué, monsieur La Bessière, mécène fortuné, dilettante et peintre à ses heures perdues, de l'aider à s'installer dans le pays. A Mogador, elle est engagée pour chanter, sous le nom d'Amy Jolly, dans un cabaret où se mêlent notables influents et soldats de la Légion étrangère. Elle remarque un beau légionnaire, Tom Brown, et glisse dans sa main la clef de sa chambre. Tom est séduit mais réticent. De son côté, La Bessière est amoureux et entreprenant. Lequel des deux emportera le coeur de la belle artiste de cabaret ?...

Source du résumé

Mon avis 

Morgue, ironie, arrogance, attraction irrépressible, enchantement et désenchantement, Morocco est par excellence le film des amours impossibles.  Vous savez, lorsque la gamme des amours se joue sur un air sombre à tonalité fatale, lorsqu’on ne choisit pas mais qu’on est pris dans ses filets et qu’il ne reste plus qu’à se laisser emporter par les flots dans un abandon total, ou plutôt à se perdre dans les grandes étendues sablonneuses. La liberté d'aimer a un prix, celui des battements de cœur des passions déraisonnables et contrariées (ça ne veut rien dire mais ce film m'inspire des envolées lyriques).  La fin du film est magnifique. Et Marlene Dietrich est impériale, comme toujours.



L'histoire de Pygmalion et de Galatée commence avec L'Ange bleu (Der Blaue Engel, 1929), lorsque Josef von Sternberg porte son choix sur Marlene Dietrich, une quasi-débutante pour incarner la sensuelle Lola-Lola.  Le réalisateur et l'actrice tourneront ensemble sept films, dont  Cœurs brûlés (Morocco) en 1930, Agent X 27 (Dishonored) en 1931,  Shanghaï Express en 1932, Blonde Vénus en 1932,  L'Impératrice rouge (The Scarlet Empress) en 1934,  La Femme et le Pantin (The Devil is a Woman) en 1935.
  
En faisant référence à la fin du cycle Marlene, Josef von Sternberg déclara : "J'ai cessé de faire du cinéma en 1935". Bel hommage à sa muse.


Eeguab nous en parle, je le cite : « Marlene ne serait rien sans Josef von Sternberg mais les films de Sternberg sans Marlene sont en général à peu près sans intérêt. »

Marlene Dietrich


6 commentaires:

  1. Ah qu'ils sont beaux ! Je parle de Marlène et Gary... Pas Josef... même s'il essayait de se coiffer comme elle :-)
    Si l'amour ne te rendait pas lyrique ce serait à désespérer.

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    1. Je n'avais pas vu la ressemblance capillaire, ce qui traduit bien l'osmose qu'il y avait entre le pygmalion et sa muse :D

      Oh oui, ils sont beaux, Marlene et Gary !

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  2. Marlene, libre dans tous ses films, à la fois forte mais, aimant, un peu prisonnière tout de même. Sept sur sept pour la filmo Sternberg Dietrich. Bonne journée.

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    1. Forte et fragile à la fois, partagée entre la raison et le contrôle ou les élans du cœur et l'inconfort ou l'incertitude du lâcher prise. Elle était parfaite dans ce genre de rôle. Bonne journée à toi également !

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  3. Anonyme5/04/2017

    En effet, je suis d'accord avec toi Sentinelle, la fin du film est vraiment splendide (et merci pour le lien !)
    Strum

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    1. Avec plaisir Strum, d'ailleurs tu fais partie de ceux qui m'ont donnée envie de (re)voir tous les films de von Sternberg avec Marlene (raison pour laquelle je me souvenais très bien de ta présentation de la rétrospective à Paris). D'où l'acquisition récente d'un coffret Marlene Dietrich composé de 6 DVD, dont la plupart sous la direction du réalisateur.

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