Nous sommes à Vienne, au début du vingtième siècle. Le mysticisme est à l'honneur suite à l'influence de Madame Blavatsky,
fondatrice de la théosophie. Les séances de spiritisme ne sont pas
rares et la crainte, mais
également le désir de dominer certaines forces occultes offrent
l'opportunité à certaines comédiennes plus ou moins douées d'abuser des
membres crédules de l'assemblée.
La très belle Fräulen Löwenstein
fait partie de ces spirites très en vogue à cette époque. Découverte
morte, allongée sur la méridienne dans une pièce
enfermée de l'intérieur, le cœur transpercé de manière bien étrange
dans la mesure où aucune balle ne sera retrouvée lors de l'autopsie.
Fräulen Löwenstein aurait-elle fait appel à quelques
forces obscures malfaisantes ou s'agit-il tout simplement d'un
meurtre en bonne et due forme ?
L'inspecteur Oskar Rheinhard est chargé de
l'enquête. Un peu dépassé par le mystère qui entoure ce meurtre, il
n'hésite pas à demander l'aide de son ami Max Lieberman,
jeune psychiatre juif et pianiste à ses heures. Max Lieberman est un
fervent disciple de Freud,
professeur très
controversé à cette époque. Séduit par les concepts
psychanalytiques, il n'hésite pas à recourir à l'interprétation des
rêves et des troubles du langage afin de pénétrer le fonctionnement de
l'inconscient des personnes suspectées.
Parallèlement à cette enquête, Max Lieberman
reçoit une jeune patiente anglaise, Amelia Lygdate, souffrant de toux
et de paralysie de la main droite. Cette militante des
droits de la femme veut profiter du fait que l'université de Vienne
ait enfin accepté d'ouvrir ses portes aux étudiantes en médecin pour y
suivre des cours. Pour se rapprocher des lieux,
elle se décide à devenir gouvernante chez un couple viennois mais il
semblerait que le prix à payer ne soit pas des moindres lorsque le
propriétaire des lieux s'intéresse d'un peu trop près à sa
personne. Max Lieberman refuse de se représenter les symptômes de
sa patiente comme une faiblesse du système nerveux, et de ce fait, exclu
toute séance d'électrothérapie très en vogue à
l'époque pour soigner l'hystérie. Au risque de se faire renvoyer de
l'université, Max Lieberman considère ces symptômes comme résultant
d'expériences traumatiques qu'il s'efforcera de découvrir
en recourant à l'hypnose et à la technique de l'association libre
recommandée par Freud.
La justice de l'inconscient est un polar ancré
dans son époque, à savoir la Vienne du début du vingtième siècle où l'on
peut croiser Freud, Klimt, Schoenberg mais également
l'influence de quelques médiums sans oublier la philosophie pangermaniste qui
s'ancre de plus en plus dans
toutes les couches de la société, sorte de mélange de mysticisme,
racisme et d'idéalisme populaire. N'oublions pas que Freud, si
controversé par ses pairs, doit subir une certaine forme
d'ostracisme à cause de ses théories nouvelles jugées scandaleuses
mais aussi du fait qu'il est juif et que la psychanalyse est dépréciée
par certains en la qualifiant de "psychologie
singulièrement juive".
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