samedi 15 mars 2008

Auprès de moi toujours de Kazuo Ishiguro

Extrait

Il eut un rire et m'entoura de son bras, bien que nous soyons assis côté à côté. Puis il dit : « Je pense toujours à cette rivière quelque part, avec cette eau qui coule vraiment vite. Et tous ces gens dans l'eau, qui essaient de se raccrocher les uns aux autres, qui s'accrochent aussi fort qu'ils peuvent, mais à la fin c'est trop difficile. Le courant est trop puissant. Ils doivent lâcher prise, se laisser emporter chacun de son côté. Je pense que c'est ce qui nous arrive, à nous. Dommage, Kath, parce que nous nous sommes aimés toute la vie. Mais à la fin, nous ne pouvons pas rester ensemble pour toujours ».


Mon avis

Nous retrouvons les thèmes de prédilection de l'auteur : la mémoire, la nostalgie et la recherche des origines. La plus grande étrangeté qui se dégage de ce roman est l'acceptation complète de l'inéluctabilité du destin, l'absence totale de révolte, les personnages ne songeant jamais à modifier le cours de leur existence en sortant du cadre prédéfini de leur vie. Cette résignation tranquille m'a beaucoup touchée.


 Quatrième de couverture

Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ?

Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Une histoire d'une extraordinaire puissance, au fil de laquelle Kath, Ruth et Tommy prennent peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.


Auprès de moi toujours de Kazuo Ishiguro, traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch, Folio, 26 février 2015, 448 pages

Du même auteur, à lire également sur ce blog :

* Lumière pâle sur les collines
* Un artiste du monde flottant


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