Quatrième de couverture
Hiver 1957-1958, au Nebraska. Caril Ann, une adolescente se laisse emporter par le tourbillon de violence où l'entraîne son petit ami, jusqu'à participer à l'une des plus célèbres tueries de l'histoire américaine. Il sera exécuté. Elle, emprisonnée. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Cinq ans plus tard, on retrouve une autre jeune fille, Bouchon, qui guette avec passion son jeune voisin dont les parents ont été abattus lors du massacre. Trois décennies plus loin, c'est un antiquaire qui se réveille obsédé par le rêve d'une tache de sang qui s'élargit lentement sur son col de chemise. Trois histoires, trois époques. Un seul fil à nouer. Et la même question en boucle : à quoi tient une existence ?
Liza Ward revient, par l’intermédiaire d’un roman à trois voix, sur le périple sanglant de Charles Starkweather (19 ans) et Caril Ann Fugate (14 ans), qui tuèrent 11 personnes dans 5 états différents des Etats-Unis. Rappelez-vous, ce jeune couple de tueurs avait déjà inspiré dans son temps le réalisateur Terrence Mallick pour son très bon film « Badlands » (1973) et, dans un autre genre, Oliver Stone pour son film « Tueurs nés » (1994), film qui suscita de nombreuses polémiques.
Liza Ward a ceci de particulier que ce drame la touche personnellement : ses grands-parents furent deux des victimes du couple meurtrier. On aurait pu craindre un parti pris de la part de l’auteur, il n’en est rien. Non seulement l’auteur arrive à se mettre dans la peau de chaque personnage avec tout le recul et la distance nécessaires, mais elle le fait avec une telle finesse et intelligence qu’elle ne peut que susciter notre admiration pour le travail accompli. Pouvoir approcher de si près le ressenti de deux adolescents en déroute mais également celui des personnes que ce drame touchera de près m’a vraiment impressionnée. Au final, un très bon roman subtil, sobre et émouvant à la fois, jamais bêtement accusateur et si prenant que je ne peux que vous le conseiller vivement.
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