lundi 3 août 2009

La délégation norvégienne de Hugo Boris

Quatrième de couverture
 
 " Est-ce l'alcool en carafon, le cuir brun, le mobilier vieux chêne, le feu qui crépite dans la cheminée ? Ce climat anglais où l'on s'assassine en grignotant des scones et en buvant du thé ? Il lui semble que chaque chose est bien à sa place, que chaque personne autour de cette table est un peu trop racée pour être honnête. S'appelle-t-on Ethel Brakefield dans la vie ? Ou Ernst von Sydow ? Ou même Lucas Cranach ? "

Un relais de chasse absent de tous les guides spécialisés. Cinq hommes, deux femmes, qui viennent des quatre coins de l'Europe et ne se connaissent pas. Sept chasseurs pris par la neige, qui doivent se défendre du froid, de la faim, de la paranoïa qui les guette. Prisonniers ? D'une île à la rigueur, mais d'une forêt ? Ils le sont pourtant, serrés par les arbres, piégés par la neige. L'un d'eux commence à douter : et s'ils n'étaient pas victimes du hasard, de la malchance ? Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné, qu'il va mourir. Non pas de froid, de fatigue, de gangrène ; il sera assassiné. Il sent, dans son dos, le souffle d'une intelligence. Il sait qu'ils sont devenus de vulgaires pantins. Et que le piège ne demande qu'à se refermer. Un style vif et moderne, des personnages énigmatiques et ambivalents, La Délégation norvégienne est un roman fantastique au climat lourd et oppressant. Une mise en abyme vertigineuse !
C’est la piqûre de rappel de cathulu, dans son billet consacré à la sortie poche de ce roman, qui m’a remis en mémoire ce livre qui m’avait tapé dans l’œil à l’époque de sa parution et que j’avais un peu oublié entre-temps. Oubli réparé depuis lors !

Encore un roman qui se lit d’une traite avec plaisir mais qu’on referme en se disant qu’on en attendait plus. J’aime beaucoup les atmosphères oppressantes et les huis clos où un ensemble d’individus qui ne se connaissaient pas au départ doivent unir leurs forces pour lutter contre un oppresseur inconnu. La neige, le froid, la forêt, l’isolement constituent donc les ingrédients indispensables au genre et sont plutôt bien rendus. Dommage que les personnages aient si peu d’épaisseurs ! J’ai bien aimé aussi le traitement fantastique mais quel dommage également d’avoir déjà rencontrer le procédé utilisé dans d’autres œuvres, qu’elles soient cinématographiques ou littéraires. Au final, un bon roman qui se lit très vite, qui nous prend aux tripes et ce malgré le peu de consistance des personnages et le côté déjà-vu du procédé fantastique. Mais étant assez fan du genre, il se peut que des lecteurs moins assidus dans ce domaine soient totalement pris au dépourvu et pourront de ce fait mieux savourer tout le sel de l’histoire.

A noter : le dernier cahier du livre n'est pas massicoté sans pour autant que ce soit un défaut de l'éditeur. C’est au lecteur de passer au coupe-papier les dernières pages pour en connaître la fin, participant ainsi de plein pied à l’intrigue qui s’offre à nous.

Et pour terminer, n’attendez pas non plus que l’auteur vous donne toutes les cartes en main pour répondre à toutes vos questions : de nombreux coins sombres ne déroberont à vos tentatives de compréhension et de nombreuses questions resteront en suspend.


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