Synopsis
Un touriste américain fait escale dans un petit port britannique et s’éprend d’une belle Anglaise. Après s’être bagarré avec son frère, le couple se réfugie dans une grotte où il découvre d’étranges enfants enrôlés dans un programme militaire top secret. Un film SF unique de la Hammer.
La Hammer engage Joseph Losey pour le premier film en cinémascope du réalisateur, un film de science-fiction qui demeurera unique dans sa filmographie, genre qu’il ne connait pas bien et qui ne l’intéresse d’ailleurs guère. Mais la volonté de témoigner sur les dangers de la guerre atomique, très en vogue à cette époque, et de la manipulation via le contrôle de l’éducation, lui tient à cœur.
Il tourne à Portland Bill, une espèce de promontoire de roches dénudées (un endroit secret où les britanniques étudiaient la guerre bactériologique et la guerre sous-marine), et à la station balnéaire victorienne et édouardienne de Weymouth, dans laquelle se défoule une bande de blousons noirs.
Ce sont les Teddy Boys, un produit dégénéré de la société et de la sous-culture britannique des années 1950, constitués de jeunes anglais violents portant des vêtements d'inspiration édouardienne et qui furent dès leur début associés au rock 'n' roll. Des adolescents à la violence directe et immature (qui rappellent les délinquants du film Orange Mécanique de Kubrick, qui lui sera postérieur), au demeurant plus sympathiques que les politiciens et hommes de pouvoir à la violence indirecte, sournoise et hypocrite mais bien plus dangereuse.
Entre les voyous dont le meneur (Oliver Reed) veille jalousement sur sa sœur (« ce sont nous contre eux tous ») et les fonctionnaires, une femme artiste sculpteur représentant la liberté de création et de choix.
Un film assez bancal qui change de registre en prenant un tournant étonnant au trois-quarts du film, délaissant subitement la bluette qui se noue entre la belle anglaise et le touriste américain au profit d'un secret militaire aux accents futuristes. A noter que l’actrice Shirley Ann Field fut imposée au réalisateur, qui n’en voulait pas du tout tant il la trouvait mauvaise actrice (elle était incapable de dire une réplique, confiera-t-il dans une interview). Oliver Reed lui fut aussi imposé mais avec plus de succès, le talent de l’acteur, pourtant débutant à l’époque, étant manifeste.
La faute à la faiblesse du scénario ? Abandonné par Barzman, il sera réécrit jusqu’au dernier jour du tournage avec le scénariste Evan Jones. Un scénario auquel le réalisateur lui-même avait bien du mal à croire dans la mesure où il se fondait sur un postulat impossible selon lui, *** attention spoiler *** à savoir la transmission de la radioactivité par des enfants porteurs sans en être affectés à leur tour.
Une variation sur l’exploration du mal de Joseph Losey, sans doute pas la meilleure. A voir en version originale, rien que pour savourer l’accent écossais de l’acteur Alexander Knox.
Titre original : The damned
Réalisateur : Joseph Losey
Scénario : Ben Barzman, Eva Jones, adapté du roman de H. L. Lawrence
Acteurs : Macdonald Carey, Viveca Lindfors, Oliver Reed, Alexander Knox, Shirley Ann Field
Origine : Royaume-Uni
Genre : science-fiction
Année de production : 1963
Durée : 1h26
Source concernant les anecdotes du film : Le Livre de Losey : Entretiens avec le cinéaste, de Michel Ciment. Edition définitive le 20 janvier 1999.
D'autres films du réalisateur à découvrir également :
* Mr. Klein de Joseph Losey
* The Servant de Joseph Losey
* L'Assassinat de Trotsky de Joseph Losey
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