samedi 26 avril 2008

Un jour mes princes sont venus de Jeanne Benameur

Extrait
J’ai découvert la mort dans une paume ouverte.
 
Approcher doucement ma main. Savoir qu’après, c’est plus jamais. Toucher.
J’ai vingt ans.
La mort, c’est immense.
 
[…]Nous avons perdu l’homme de la maison.  J’aimais ses mains.
Quittes de toute étreinte, elles se sont ouvertes.
Son poing fermé retenait le monde.  Je n’ai plus de frontières.
 
Une fille prête à embrasser les morts, voilà ce que je suis devenue.

Mon avis

« Un jour mes princes sont venus », qui aurait pu s’intituler « Le regard du père ou son absence». Un père parti trop vite alors qu’il restait tant à se dire, des amants quittés trop tôt par refus de s’attacher à un autre homme.
Cette femme s’interroge sur son comportement en revenant sur ses amants passés avec lucidité mais beaucoup de tendresse aussi. Pas de reproches, pas de parti pris, juste la souffrance de l’absence.
 
Il s’agit de mon premier roman de Jeanne Benameur. Plus connue pour son roman Les demeurées mais malheureusement indisponible à la bibliothèque, je me suis rabattue sur le seul disponible actuellement.  Et je n’ai pas été déçue !
 
Jeanne Benameur arrive a susciter une réelle émotion avec des mots simples et poétiques à la fois, des phrases courtes qui évitent tout superflu. Une très agréable découverte. 


Quatrième de couverture
 
J'essaie une histoire d'amour, puis une autre, une autre encore, comme des vêtements jamais ajustés. J'ai beau chercher celui qui me liera à lui, je ne sais pas demeurer. Tout est à l'envers, je ne reconnais pas mon cœur. Et pourtant il bat. " D'où lui vient ce peu de faculté à l'amour, elle qui en fille tenace accumule les fiascos. Décidée à comprendre, elle invoque ses amants. Attendrie par leur myopie, amusée par leurs mensonges, elle prend le parti d'en rire. N'est-ce pas le meilleur chemin pour atteindre la blessure enfouie : ce père - central mais en creux - trop vite parti, jamais quitté. Cet homme qui éclipse tous les autres et sans lequel elle doit apprendre à vivre. Grave et drôle comme toute éducation sentimentale, Un jour mes princes sont venus nous livre une vision enjouée et profonde du sentiment amoureux.


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