Quatrième
de couverture
N'est-ce
pas étrange qu'un monde entier s'adonne ainsi au tissage de tapis en cheveux ?
L'objet en est, dit-on, d'orner le Palais des Etoiles, la demeure de
l'Empereur. Mais qu'en est-il de l'Empereur lui-même ? N'entend-on pas qu'il
aurait abdiqué ? qu'il serait mort, abattu par des rebelles ?
Comment
cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles
luiraient-elles encore au firmament ?
L'Empereur,
les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui
mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Etoiles, et jusqu'au
Palais des Larmes sur un monde oublié...
Né
en 1959, Andreas Eschbach est la figure de proue de la science-fiction
allemande. Voici son premier livre traduit.
Roman
polyphonique découpé par chapitre, la trame du récit se forme progressivement
en passant du point de vue d’un personnage à celui d’un autre sans pour autant
nuire à la fluidité du récit. Une lecture très agréable qui sous son air de simplicité
apparente n’embrasse pas moins de nombreux thèmes. Sans oublier une chute à
laquelle on ne s’attendait pas mais qui est superbement amenée, par petites
touches du dernier tiers du roman jusqu’au final sans appel.
Un
roman que je conseille aux amateurs de SF mais pas seulement, tant ce récit
prend également sous de nombreux aspects des allures de contes, lui permettant
aisément d’élargir son lectorat de base : pas d’effets de manche ni de
tape-à-l’œil fracassant qu’on peut parfois reprocher à certains auteurs du
genre, mais une certaine sobriété et une élégance de ton au service d’une
histoire maîtrisée de bout en bout.
Une
très bonne surprise donc, et un auteur que je vais continuer à suivre.
Nœud après nœud, jour après jour, une vie durant, les mains de l'exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, des cheveux si fins et si ténus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s'être si intensément concentrés - et pourtant, l'avancée de l'ouvrage était à peine perceptible ; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille approximative n'excédait pas celle d'un ongle. Mais, malgré tout, l'homme se tenait là, accroupi, courbé au dessus du châssis de bois craquant sur lequel son père et le père de son père s'étaient penchés avant lui [...]
Prix
obtenus :
-
Grand Prix de l'Imaginaire, roman étranger, 2001
-
Prix Bob-Morane, 2000
-
Prix allemand de science-fiction, catégorie meilleur roman, 1996
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