Extrait du roman Le chardonneret de Donna Tartt, qui nous fait voyager dans le monde de l'art. L'auteur cite notamment le peintre Adriaen Coorte, un petit maître des natures mortes.
- Combien de temps cela lui a pris pour peindre ça ?
[...]
« Eh bien, les Hollandais ont inventé le microscope, m’expliqua-t-elle. C’étaient des joailliers, des polisseurs de lentilles. Il fallait que tout soit aussi détaillé que possible parce que chaque fois que tu vois des mouches ou des insectes dans une nature morte – un pétale fané, du noir sur la pomme – le peintre te transmet un message secret. Il te révèle que les choses vivantes ne durent pas, que tout est temporaire. La mort au cœur de la vie. D’où leur nom, des natures mortes. Peut-être que tu ne remarques pas la petite tache de pourriture à première vue, à cause de toute la beauté et de toutes les fleurs. Mais, si tu regardes de près, elle est là.»
Je me penchais pour lire l'affichette imprimée en lettres discrètes sur le mur, et qui m'informait que le peintre - Adriaen Coorte, dates de naissance et de mort incertaines - était demeuré inconnu de son vivant, et que son œuvre n'avait été reconnue que dans les années 1950. « Eh, maman, tu as vu ça ? »
Quelques peintures :
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Natures mortes d'Adriaen Coorte, 1696 |
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Trois nèfles et un papillon d'Adriaen Coorte, 1705 |
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Coquillages d'Adriaen Coorte, 1697 |
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Natures mortes d'Adriaen Coorte, 1695 |
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Natures mortes d'Adriaen Coorte, 1696 |
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Natures mortes d'Adriaen Coorte, 1685 |
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Natures mortes d'Adriaen Coorte, |
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Fraises d'Adriaen Coorte, 1705 |
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Natures mortes d'Adriaen Coorte, |
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Asperges d'Adriaen Coorte, |
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre néerlandais (actif à Middelburg de 1683 à 1707 et dont on ignore les dates de naissance et de mort).
On ne connaît de lui que des natures mortes.
Sans doute a-t-il subi l'influence du Dordrechtois Isaac Van Duynen,
actif à La Haye. C'est un petit maître très séduisant, presque naïf dans
sa perfection limitée, qui peint avec prédilection et d'une manière
toute de finesse une petite grappe de raisin ou de groseilles, deux ou
trois Pêches (musée de Bernay), des Coquillages (Louvre), une simple Botte d'asperges, comme
dans son chef-d'œuvre du Rijksmuseum, posés sur l'extrémité d'un
entablement de pierre et se détachant presque en trompe-l'œil sur un
fond sombre et vide d'une prenante abstraction. Atteignant ainsi une
rare poésie de l'objet dans une atmosphère de parfaite modestie, Coorte
renoue avec la vieille tradition des Bosschaert et des Van der Ast, ou
même d'un Jan Van de Velde, et représente le type par excellence des
petits maîtres fructueusement remis en valeur par notre époque. Une Vanitas étonnante (1688), qu'il réalisa, se trouve à Zierikzee, au Burgerweeshuis.
D'autres billets, portant
l'intitulé "Carnet de notes : Le chardonneret de Donna
Tartt", ont accompagné la lecture de ce roman. Ils sont composés
d'extraits et de tableaux qui les ont inspirés. Nous y rencontrons les
peintres suivants (cliquez sur le lien pour accéder au billet
correspondant) :
l'ouvrage me titille; mais c'est un bon pavé....donc forcément j'hésite....surtout s'il demande une attention soutenue.
RépondreSupprimerAlors, je surveille ici ou là ce que l'on peut en dire avant de sauter le pas, ou pas !
Il est très accessible et facile à lire, je t'assure.
Supprimerdonc tu me tentes encore un peu plus....vilaine !!!
RépondreSupprimerCeci dit, je n'ai lu que 200 pages mais j'aime bien pour le moment, l'écriture me faisant un peu penser à John Irving d'ailleurs. On reste dans les pensées du narrateur, l'auteur prend son temps d'aller au gré des rencontres, les personnages secondaires qui ont de l'épaisseur. Nous sommes en plein dans un roman d'apprentissage qui commence avec la perte de la mère d'un jeune garçon de 13 ans dans des conditions exceptionnelles. Je vais prendre mon temps pour le lire, afin de l'accompagner tout à mon aise et le plus longtemps possible.
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