Et les tableaux de Franz Hals sont incontournables. Tu connais Hals, non ? Le Joyeux Buveur ? Et Les régents de l’hospice de vieillards ?
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« C’est la b.a.ba de l’histoire de l’art, souligna ma mère. Tiens, prends à gauche. »
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« Bon, Hals. Il est si mièvre parfois avec tous ces picoleurs et ces jeunes filles, mais quand il tient quelque chose, il le tient. Rien de tarabiscoté ni précis, il travaille sans laisser sécher, paf, paf, tout est si rapide. Les visages et les mains… un rendu d’une telle finesse, l’œil est immédiatement attiré, pourtant, regarde les vêtements – tellement amples – on croirait presque une esquisse. Vois comme la facture est ouverte et moderne ! » Nous passâmes quelque temps devant un portrait de Hals représentant un jeune homme avec un crâne (« Ne t’énerve pas, Theo, mais il ne te fait penser à personne ? À quelqu’un – et la voilà qui tire sur mes cheveux, derrière – qui aurait bien besoin d’aller chez le coiffeur ? ») ainsi que devant deux grands portraits de lui représentant des officiers à un banquet, qu’elle me désigna comme étant très très célèbres et ayant eu une énorme influence sur Rembrandt. (« Van Gogh adorait Hals, lui aussi. Il écrit quelque part à son propos : Franz Hals maîtrise pas moins de vingt-neuf nuances de noir ! Ou était-ce vingt-sept ? »)
Extrait du roman Le chardonneret de Donna Tartt, qui nous fait voyager dans le monde de l'art dans les premiers chapitres. L'auteur commente les peintures à l'huile sur toile de Franz Hals. Je les présente ci-dessous, pour terminer avec d'autres peintures de l'artiste que je trouve particulièrement intéressante.
Le Joyeux Buveur 1628-1630 Rijksmuseum, Amsterdam |
Portrait de groupe des régents de l'hospice des vieillards 1664 Musée Frans Hals, Haarlem |
Jeune Homme tenant un crâne (vanité) 1626-1628 National Gallery, Londres |
Banquet des officiers du corps des archers de Saint-Adrien 1627 Frans Hals Museum |
Portrait d'une femme d'une trentaine d'années portant une chaîne autour de la taille 1610-1615 Chatsworth House |
Portrait de famille dans un paysage 1620-1628 Toledo Museum of Art |
La Bohémienne 1628-1630 Musée du Louvre |
Portrait de mariage d'Isaac Massa et Beatrix Van der Laen 1622 Rijksmuseum Amsterdam |
Extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture »
Frans Hals (Anvers V. 1580/1585 – Haarlem 1666). On pourrait attendre davantage de données biographiques précises sur un artiste de la célébrité de Frans Hals. Bien des écrivains tentèrent de romancer sa vie, et les anecdotes foisonnent. Frans Hals fut exclusivement portraitiste, et toute sa longue carrière se déroule à Haarlem. Aujourd'hui encore, le musée de cette ville abrite ses œuvres maîtresses.
Frans Hals est le peintre de la bourgeoisie hollandaise du xviie s. au même titre que Van der Helst, Ravesteijn et beaucoup de ses contemporains. Dans ses vastes compositions patriotiques (les Dolen, les Régents), comme dans ses portraits individuels ou ses portraits de caractère, il ne vise pas au-delà du poids charnel et de la ressemblance du modèle. Son véritable génie ne se révèle que dans sa science nouvelle de la liberté en peinture, par sa palette si personnelle, sa conception audacieuse des valeurs, des teintes, de la lumière, ramenées au jeu des touches.
Les tableaux de Hals ne sont pas sommairement brossés, la nouveauté de son style n'est pas faite d'inachevé ; l'exécution est très recherchée et l'audace du peintre tient dans les touches rapides, capables de rendre à la fois lumière, ton local, animation et matière. Celle-ci, sans épaisseur, est tour à tour légère, libre, empâtée ou glissante. Hals ne fut pas toujours habile à composer : sa volonté d'animation du tableau conduit parfois au désordre, comme dans le Banquet des officiers du corps des archers de Saint-Adrien (Haarlem, musée Frans Hals) ; aussi, dès 1630-1635, Hals recherche-t-il une simplification de ses compositions, tandis que les contours de ses formes se font moins accidentés. Les fonds s'assombrissent et la palette trouve alors son plus fort chromatisme. La Réunion des officiers du corps des archers de Saint-Adrien de 1633 (id.) a perdu son mouvement. Seules les flexions des têtes et des bustes animent la composition horizontale, longue et très statique.
La suite
Quelques billets, portant l'intitulé "Carnet de notes : Le chardonneret de Donna Tartt", ont accompagné la lecture de ce roman. Ils sont composés d'extraits et de tableaux qui les ont inspirés. Nous y rencontrons les peintres suivants (cliquez sur le lien pour accéder au billet correspondant) :
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