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Affichage des articles du 2008

Courtney Crumrin de Ted Naifeh (BD)

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Courtney Crumrin déménage, à son grand désappointement. Ses parents, après avoir  vécu des années au-dessus de leurs moyens et se retrouvant en grandes difficultés financières, partent de leur banlieue pour s’installer dans l’immense manoir victorien de leur grand oncle, le Professeur Aloysieus Crumrin.   Ce deal arrange tout le monde : les parents - qui ne sont que de stupides arrivistes - comptent bien sur leur installation dans ce quartier huppé de Hillsborouh pour assurer leur ascension sociale,  le vieux Professeur Aloysieus Crumrin - qui a une sinistre réputation dans le quartier - compte sur la présence de sa famille pour ne plus attirer les soupçons et faire taire les sombres rumeurs qui courent sur son compte.   Pendant ce temps là, Courtney Crumrin a bien du mal à se faire des amis dans sa nouvelle école, où tous les élèves ne sont que des rejetons de familles riches et aisés, aussi prétentieux qu’antipathiques. M...

Un lieu incertain de Fred Vargas

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Adamsberg part pour trois jours de colloque à Londres. Estalère, le jeune brigadier, et Danglard - terrorisé à l’idée de passer sous la Manche - sont du voyage. Tout devait se passer de manière aérienne et décontractée, mais un événement macabre alerte leur collègue de New Scotland Yard, Radstock. Clyde-Fox, un original local, lui parle du vieux cimetière de Highgate. Des chaussures - avec des pieds dedans - font face au cimetière, « un des cimetières romantiques les plus baroques de l’Occident », un lieu macabre, gothique, unique. Tandis que l’enquête anglaise commence, les français rentrent au pays, et se retrouvent confronté à un horrible massacre dans un pavillon de banlieue. De fil en aiguille, Adamsberg, avec l’aide de Danglard, remonte une piste de vampires, et de tueurs de vampires, jusqu’en Serbie.   Je voulais suivre les enquêtes du commissaire Adamsberg dans l’ordre de publication des tomes composant la série mais après avo...

L'annulaire de Yôko Ogawa

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La narratrice, dont nous ne connaîtrons jamais l’identité, travaille depuis bientôt un an comme assistante et réceptionniste auprès de M. Deshimaru, directeur d'un laboratoire de spécimens. M. Deshimaru est un taxidermiste d’un genre un peu particulier à la clientèle tout aussi particulière : il recueille, analyse et enferme à jamais les blessures et les souvenirs des personnes qui désirent se détacher de ces vestiges en les laissant à demeure au laboratoire. C’est un léger incident qui se trouve être à l’origine ce nouvel emploi : elle travaillait auparavant dans une usine de fabrication de boissons rafraîchissantes jusqu’au jour où elle se coinça le doigt entre la cuve pleine et la chaîne. « Heureusement, la blessure n’était pas grave. Je m’étais juste arraché un morceau de chair à l’extrémité de l’annulaire de la main gauche. Mais il se peut que cela ait été plus grave que je le pensais. J’avais quand même perdu une partie de mon corps. Pour autan...

Cochon d'allemand de Knud Romer

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J’ai toujours eu peur de mon grand-père. Pour moi, il était « Papa Schneider ». J’ignorais aussi bien son vrai nom que son prénom, ce qui, du reste, n’avait aucune importance, car il ne me serait jamais venu à l’esprit de l’appeler par son prénom. Il n’était pas du genre à encourager la familiarité. Papa Schneider avait un visage balafré : des kilomètres de cicatrices, uniquement sur la joue gauche. Des souvenirs du siècle passé, il faisait alors partie de quelque Schlägerverein, cercle de bagarreurs. Ces gens-là mettaient leur point d’honneur à se taillader mutuellement la face d’un sabre – debout, sans sourciller, le bras gauche replié derrière le dos. Ainsi commence « Cochon d’Allemand », un récit aussi court que dense de Knud Romer, né en 1960 à Nykøbing, une petite ville danoise située sur l’île de Falster. L’île de Falster était située, en fait, au-dessous du niveau de mer ; elle n’existait donc que dans l’imagination des gens qui s’obstinaient à y croire...

Le chevalier inexistant d'Italo Calvino

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« Sous les murs rouges de Paris, s'était déployée l'armée de France : Charlemagne devait passer les paladins en revue. Ils attendaient depuis trois grandes heures, dans la touffeur d'un après-midi de début d'été. Un peu couvert, nuageux ; on mitonnait dans les cuirasses, comme dans des marmites mises à cuire à feu doux. Peut-être bien que, dans cet alignement imperturbable de chevaliers, quelqu'un déjà s'était évanoui, ou simplement assoupi : de toute façon, l'armure les maintenait bien cambrés sur leur selle, tous pareils. Et soudain, trois sonneries de trompette ; dans l'air immobile, les plumails des cimiers tressaillirent comme au passage d'un vent coulis. D'un coup s'éteignit cette sorte de rumeur marine qu'on avait perçue jusque-là : ce n'était, bien sûr, que le ronflement des guerriers, assourdi par l'embouchure métallique des heaumes. Enfin ! Là-bas au fond, c'était lui, Charlemagne ! Il s'avançait sur un cheval q...

Le fusil à pétales de André-Marcel Adamek

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Raspal me l’avait fait jurer, l’autre jour, un peu avant de mourir : - Tu l’écriras, ce livre, dis ? J’ai fait le modeste, je lui ai dit que je n’avais pas belle instruction, ni le parler de ceux qui font les livres. - Ca ne fait rien, tu l’écriras à ta manière. - Personne ne croira ce que je dirai… - Je suis témoin ! qu’il a crié, Raspal. Il ne savait pas encore que la mort mangeait lentement ses reins. C’était notre dernière rencontre. Et c’est ainsi que Clothaire, vieil homme solitaire, s’engage à devenir le garant de la mémoire collective du temps passé. C’est qu’il s’en est passé des choses exceptionnelles dans la contrée : pays de légendes, de sortilèges et de maléfices, lieu où la magie est « prête à surprendre les plantes, les bêtes, quelquefois les hommes », territoire tout remuant de mystères où se déroulera l’histoire de Reine, de Tristan, des Berluet et « du petit monde qui s’était dessiné dans un passé pas bien lointain, entièrement d...

Central Europe de William T. Vollmann

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« Central Europe » est une fresque historique colossale de l'Europe centrale de 1914 à 1975, mais pas seulement… véritable monstre littéraire aux multiples tentacules,  sorte de Léviathan sorti droit des enfers de la guerre et du pouvoir totalitaire, tout semble hors norme dans ce roman : le nombre de thématiques - la grande histoire, la petite histoire, l’universel, l’intime, la guerre, les batailles, les stratégies militaires, l’art, la politique, l’amour, la souffrance, le totalitarisme, le nazisme, la shoah - le nombre d’heures passées à la recherche biographique - le nombre de personnages - le nombre de chapitres - l’épaisseur du volume, une œuvre de plus de 800 pages pour se confronter à la guerre, plus précisément au front de l’Est de l’Allemagne nazie et de l’Union soviétique staliniste durant la deuxième guerre mondiale.   Pour ce faire, l’auteur met en scène une trentaine de récits enchevêtrés, tel un chef d’orches...

Les bienveillantes de Jonathan Littell

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Je suis sortie de ce roman, après 3 semaines de lecture, avec un sentiment de nausée très prononcé : je voulais en finir au plus vite et prendre de la distance avec ce qu'il m'insufflait, j'étais d'ailleurs si pressée de le terminer que j'ai sauté plusieurs pages les derniers jours. Ce livre témoigne d'un énorme travail de documentation, et le romans traverse l'histoire du nazisme sur une période aussi large, allant du début du nazisme jusqu'aux bombardements sur Berlin. Évidemment, cela rend le parcours de Maximilian Aue assez invraisemblable, tant on imagine mal une personne se trouvant sur tous les fronts et ayant suivi toutes les étapes les plus importantes du nazisme, mais cela a le mérite de nous offrir une vue d'ensemble assez complète des événements. Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est que J. Littell démonte notre croyance en une mécanique bien huilée et trop parfaite du nazisme, en nous révélant à quel point c'était en réal...

Gemma Bovery de Posy Simmonds (BD)

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Keisha et moi-même aimerions promouvoir une auteure qui vaut vraiment la peine d’être connue, j’ai nommé Madame Posy Simmonds. Ceci d’autant plus qu’elle est actuellement sous les feux de l’actualité avec la sortie de Tamara Drewe , que je n’ai pas encore eu la chance d’approcher de près, ce qui ne saurait tarder.   Mais pour l’heure, il s’agit avant tout de vous présenter sa précédente œuvre traduite en français, Gemma Bovery, parue en octobre 2000. Gemma Bovery n'est pas tout à fait une BD ni un roman. Jean-Claude Fromental, le cotraducteur, parle plutôt d'un roman graphique : mélange de texte, d’illustrations et de bande dessinée dû au talent de Posy Simmonds, illustratrice britannique renommée. Gemma Bovery est une jeune femme anglaise qui, après une déception amoureuse, s'attache à un brave homme affublé d'une ex-femme horripilante dont il a deux enfants. Gemma n'en peut plus de cette encombrante « ex » et décide, avec son ...

Le sec et l’humide de Jonathan Littell

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« Le sec et l’humide : une brève incursion en territoire fasciste » est un texte qui fut rédigé en 2002, en pleine écriture des « Bienveillantes », qui reçu le Prix Goncourt et le Prix du roman de l'Académie française en 2006. Cet essai est le fruit de la rencontre de deux documents écrits à des périodes différentes : 1° Le livre « Mӓnnerphantasien » (« Fantames mâles ») de Klaus Theweleit. Il s’agit d’une étude datant de 1977 sur les Freikorps, milice allemande créée après la première guerre mondiale pour défendre la frontière de l’Allemagne de l’Est contre une éventuelle invasion russe mais également pour contrer les tentatives de révolution dans le pays, notamment communistes et socialistes. Pour informations, les Freikorps furent dissous en 1921, et si certains d’entre eux rejoignirent la milice d’Hitler, la plupart se sont engagés dans la milice de droite des Stahlhelm. A partir de l’étude des récits de guerre, journaux et mémoires des miliciens a...

Debout les morts de Fred Vargas

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Quatrième de couverture Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connait pas. Un hêtre. Qui l'a planté là ? Pourquoi ? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on retrouve un cadavre calciné. Est-ce le sien ? La police enquête, Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien. L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique. Quelques chiffres : « Debout les morts » est le quatrième roman de l’auteur, mon troisième Fred Vargas et ma première infidélité au commissaire Adamsberg ! A l’instar des trois mousquetaires, ce n’est pas trois mais quatre personnages qui prendront le relais du fameux commissaire : un trio d’historiens appelés les Evangéli...

Best Love Rosie de Nuala O’Faolain

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Décédée cette année à l’âge de 68 ans à Dublin, l’écrivaine irlandaise Nuala O’Faolain est l’auteur de cinq romans dont le dernier « Best Love Rosie ». Elle a notamment obtenu le prix Fémina du roman étranger pour L’histoire de Chicago May , chroniqué sur ce blog. Récits d’inspiration le plus souvent biographique et autobiographique, Nuala O’Faolain se dévoile beaucoup dans ses romans, que ce soit au sujet du poids des traditions et de la religion dans la très catholique Irlande, de son alcoolisme, de sa sexualité, de sa défense des droits de la femme, de la nécessité de s'exiler de son Irlande bigote tant houspillée pour revenir malgré tout à son Irlande tant aimée aussi. En définitive, Nuala O’Faolain nous parle avant tout des problèmes auxquels sont confrontés les femmes irlandaises de sa génération, nées au début des années quarante, tout en demeurant très actuelle dans ses questionnements intimes et ses tâtonnements, doutes et craintes diverses. ...

Les déferlantes de Claudie Gallay

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La lecture de ce roman vient au meilleur moment, celui où j’éprouve le besoin d’une lecture plus accessible. Effectivement, entre le dernier Pynchon, que j’ai fini par abandonner, et le roman colossal « Central Europe » de William-T Vollmann, toujours en cours de lecture, je n’ai décidément pas choisi la facilité ces dernières semaines. Aussi, lorsque je suis tombée sur « Les déferlantes » à la bibliothèque, roman que je guettais depuis sa sortie et précédé d’une excellente réputation, je n’ai pas hésité une seconde à l’emprunter. Me voilà donc transportée dans le Cotentin, à la pointe de la Hague, dans un village où vit quelques hommes aux caractères aussi rudes que le climat qui y sévit. La narratrice, une femme d’une quarantaine d’années, vient d’y trouver refuge depuis quelques mois. « J’étais arrivée ici à l’automne, avec les oies sauvages, ça faisait un peu plus de six mois. Je travaillais pour le Centre ornithologique de Caen. J’o...

La cité des Jarres de Arnaldur Indridason

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Un nouveau cadavre est retrouvé à Reykjavik. L'inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur : encore un de ces meurtres typiquement islandais, un " truc bête et méchant " qui fait perdre son temps à la police... Des photos pornographiques retrouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans. Et le conduisent tout droit à la " cité des Jarres ", une abominable collection de bocaux renfermant des organes... N’ayant pas lu la série dans l’ordre de parution des romans, La cité de Jarres est la première enquête de l’inspecteur Erlendur mais ma troisième lecture en ce qui me concerne. Une conclusion s’impose à la lecture de mes trois romans d’Indridason : je suis accro à l’ambiance particulière de ces polars venus du nord, au ton sombre, rude et froid. Ce premier roman, où il est question de viol, de filiation, d’hérédité et de recherches génétiques, est de bonne facture et ne m’a pas déçue, même si je l’ai trouvé un peu ...

La fille sans qualités de Juli Zeh

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Le jeu pervers de deux élèves du lycée privé Ernst-Bloch, lycée huppé situé à Bonn en Allemagne, trouve son épilogue dans un bain de sang. L'avocate à laquelle on confie l'affaire est bouleversée, tant elle a du mal à juger cet acte. Elle entreprend alors d'écrire l'histoire des trois protagonistes, leur rencontre, les prémices du jeu, son déroulement jusqu'à l'irruption de la violence. Les deux élèves en question se nomment Ada (quatorze ans) et Alev (dix-huit ans). Ada, dotée d’une intelligence supérieure mais dépourvue d’un physique avenant, n’est pas une adolescente comme les autres : froide, s’isolant volontairement des autres, elle se sent totalement indifférente au monde, indifférente à ses sentiments, n’hésitant pas à clamer l’équivalence de toutes choses : « Je peux faire ce que tu attends de moi comme je peux le refuser. Pour moi, les deux possibilités ont une valeur identique. »  Alev, qui débarque au lycée un an après Ad...

Dans le café de la jeunesse perdue de Patrick Modiano

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J'ai enfin lu mon premier roman de Patrick Modiano. J'ai l'impression, à  lire les commentaires au sujet de ses précédents romans, que nous retrouvons tous les thèmes qui lui sont chers : la nostalgie, l'absence, le refus de l'absence, le besoin de comprendre, la beauté des choses perdues, le souvenir...  Il marque l'empreinte de ses personnages au travers une multitude de noms de rues, procédé qui peut lasser mais qui souligne le besoin d'appuyer chaque souvenir sur des repères tangibles. L'emploi des noms de rues me faisait penser aux cailloux que le petit poucet de Charles Perrault laissait tomber le long de sa route pour retrouver plus aisément son chemin et remonter à la source…  Dans le café de la jeunesse perdue m'a aussi laissée dubitative : ai-je aimé ? Je ne sais pas, je reste perplexe. J'ai surtout eu l'impression d'avoir levé un coin du voile sur l'univers d'un auteur, tout en gardant un goût de trop peu. ...

Trois fermiers s'en vont au bal de Richard Powers

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Richard Powers est un auteur à succès reconnu par la critique comme un des écrivains les plus originaux de la génération après guerre. Il a notamment été cité par le magazine Esquire comme l’un des trois plus grands écrivains de la décennie, aux côtés de Martin Amis et Don Lillo. Trois romans ont été traduits à ce jour : « Trois fermiers s’en vont au bal », « Le temps où nous chantions » et « La chambre aux échos », couronné par le National Book Adward, l’une des plus importantes distinctions littéraires américaines. Trois histoires dans un même roman, un seul point commun : une photo du célèbre photographe August Sander, portraitiste professionnel allemand dont l’ambition était d’établir une sorte de cartographie de l’homme du XXe siècle. Le cliché en question, repris sur la couverture du roman, est celui de trois jeunes fermiers endimanchés s’en allant au bal du 1e mai, immortalisés par Sander en 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale. Le ...

La nuit des tournesols de Jorge Sanchez-Cabezudo

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  La noche de los girasoles (La nuit des tournesols) est le premier long métrage du réalisateur Jorge Sanchez-Cabezudo, également scénariste du film. Nous sommes au cœur des Pyrénées espagnoles, en pleine campagne. Une femme sauvagement assassinée est retrouvée dans un champ de tournesols. Parallèlement à ce fait divers qui fait la une des toutes les radios et télévisions espagnoles, un archéologue débarque dans un petit village de compagne suite à la découverte d’une grotte qui pourrait représenter un attrait touristique pour la région. Son couple est un peu boiteux, et sa compagne, qui n’a pas du tout envie de se retrouver seule pendant ces investigations, décide de le surprendre en le rejoignant sur les lieux. Elle fera malheureusement une mauvaise rencontre et sera sauvagement violée par un représentant de commerce, simple vendeur d’aspirateur, qui prospectait dans les environs. Deux vieillards dont el loco (le fou), qui sont aussi les derniers ...

La prédiction d’Alice Hoffman

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Quatrième de couverture Une époque sanglante. Un peuple de femmes à cheval. L'homme est l'ennemi, depuis toujours. Pluie, baptisée ainsi pas sa mère, est le fruit du chagrin. Elle s'efforce de grandir, sans amour, d'apprendre à se battre. Car, à son tour, elle deviendra reine. C'est prédit. Mais Pluie est différente de ses " sœurs " de tribu. Avec ses doutes mais aussi son courage et sa sensibilité, elle découvre des émotions nouvelles, s'attache à un homme... Existerait-il d'autres voies que la haine et la guerre ? L'étonnante histoire d'un peuple d'amazones en pleine mutation. Un récit envoûtant, limpide et poétique qui soulève des questions fondamentales.  J’aime beaucoup Alice Hoffman, une auteure appréciée en Amérique (elle est l'une des romancières les plus lues aux Etats-Unis) mais demeurant peu connue chez nous. Je ne tenais malheureusement pas à l’époque un carnet de mes lectures, mais je pe...

La bête du Gévaudan de Michel Louis

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Quatrième de couverture De 1764 à 1767, une bête mystérieuse sème la terreur dans le Gévaudan et dans le sud de l’Auvergne, tuant hommes, femmes et enfants. Michel Louis nous livre de cette fameuse affaire un récit passionnant : toutes les attaques de la bête, les grandes chasses, la terreur des campagnes, les actions héroïques de certains paysans, les intrigues des puissants qu’excite la convoitise des honneurs et de l’énorme récompense promise à qui tuerait la bête. Cet ouvrage est le plus complet qui ait été écrit sur une des plus célèbres énigmes de notre histoire. C’est aussi un plaidoyer en faveur de l’éternel accusé, le loup, dont Michel Louis prouve l’innocence et demande la réhabilitation. Je profite de ma lecture de « L’homme à l’envers » de Fred Vargas pour vous présenter, en complément, un essai sur la bête du Gévaudan. Je vous conseille vivement ce petit bouquin en édition de poche si vous vous intéressez au sujet, sa lecture est vraiment ...

L’homme à l’envers de Fred Vargas

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Quatrième de couverture Réintroduire des loups dans le Mercantour, c’était une belle idée. Évidemment, on n’a pas tenu compte de l’opinion des bergers et, quelques mois plus tard, la révolte gronde. Mais est-ce bien un loup qui tue les brebis autour de Saint-Victor ? Les superstitions ressurgissent, un bruit se propage : ce n’est pas une bête, c’est un homme, un loup-garou. Lorsque Suzanne est retrouvée égorgée, la rumeur devient certitude : les loups n’agressent pas les hommes. À Paris, devant sa télé, le commissaire Adamsberg guette les nouvelles de la Bête du Mercantour, d’autant plus intrigué qu’il a cru reconnaître Camille sur la place de Saint-Victor... Tadamm, j’ai terminé mon deuxième roman de Fred Vargas, deuxième tome également des aventures du commissaire Adamsberg, qui signe là une variation sur le thème de la bête du Gévaudan. Et bien j’aime beaucoup, Fred Vargas nous convie une nouvelle fois à un pur moment de délassement (je me la joue un...

La vie en sourdine de David Lodge

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Quatrième de couverture Desmond a des problèmes d'ouïe. Et d'ennui. Professeur de linguistique fraîchement retraité, il consacre son ordinaire à la lecture du Guardian, aux activités culturo-mondaines de son épouse, dont la boutique de décoration est devenue la coqueluche de la ville, et à son père de plus en plus isolé là-bas dans son petit pavillon londonien. Lors d'un vernissage, alors que Desmond ne comprend pas un traître mot de ce qu'on lui dit et répond au petit bonheur la chance, une étudiante venue d'outre-Atlantique lance sur lui ce qui ressemble très vite à une OPA. Pourquoi Desmond ne l'aiderait-il pas à rédiger sa thèse ? Le professeur hésite. Pendant ce temps son père, martial, continue à vouloir vivre à sa guise et son épouse à programmer d'étonnants loisirs... Comique, tragique, merveilleusement autobiographique, le nouveau roman de David Lodge s'inscrit dans le droit fil de Thérapie. J’ai e...

Les belles choses que porte le ciel de Dinaw Mengestu

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Quatrième de couverture Le jeune Sépha a quitté l’Éthiopie dans des circonstances dramatiques. Des années plus tard, dans la banlieue de Washington où il tient une petite épicerie, il tente tant bien que mal de se reconstruire, partageant avec ses deux amis, Africains comme lui, une nostalgie teintée d’amertume qui leur tient lieu d’univers et de repères. Mais l’arrivée dans le quartier d’une jeune femme blanche et de sa petite fille métisse va bouleverser cet équilibre précaire… Dinaw Mengestu fut une des agréables découvertes de la rentrée littéraire 2007 avec ce premier roman remarqué au magnifique titre « Les belles choses que porte le ciel », en référence aux derniers vers de L’enfer de Dante, cité au moment où Dante se prépare à quitter l’enfer : « À travers un pertuis rond je vis apparaître certaines des belles choses que porte le ciel, et nous nous sommes avancés pour voir une fois encore les étoiles. » Ce roman est remarquable dans sa façon...