lundi 13 octobre 2008

La prédiction d’Alice Hoffman

Quatrième de couverture

Une époque sanglante. Un peuple de femmes à cheval. L'homme est l'ennemi, depuis toujours. Pluie, baptisée ainsi pas sa mère, est le fruit du chagrin. Elle s'efforce de grandir, sans amour, d'apprendre à se battre. Car, à son tour, elle deviendra reine. C'est prédit. Mais Pluie est différente de ses " sœurs " de tribu. Avec ses doutes mais aussi son courage et sa sensibilité, elle découvre des émotions nouvelles, s'attache à un homme... Existerait-il d'autres voies que la haine et la guerre ? L'étonnante histoire d'un peuple d'amazones en pleine mutation. Un récit envoûtant, limpide et poétique qui soulève des questions fondamentales.

 J’aime beaucoup Alice Hoffman, une auteure appréciée en Amérique (elle est l'une des romancières les plus lues aux Etats-Unis) mais demeurant peu connue chez nous. Je ne tenais malheureusement pas à l’époque un carnet de mes lectures, mais je peux vous conseiller la lecture des romans suivants : Un secret bien gardé , La lune tortue  et Seul parmi les loups, romans que j’ai vraiment bien appréciés. Pas que ce soit de la haute littérature, mais elle arrive à créer un climat particulier, une ambiance, des personnages intéressants à la psychologie fouillée, bref des lectures détentes de bonnes factures sans pour autant être idiotes car elle est plutôt habile quant il s’agit de révéler les courants les plus sombres de la vie américaine contemporaine.

Il s’agit ici d’un court roman écrit pour la jeunesse, ce qui m’étonne un peu vu l’âpreté du récit, que ce soit au niveau de l’histoire que de l’écriture. Alice Hoffman nous raconte l’histoire des amazones de l’intérieur, par l’entremise de la jeune Pluie, future reine de la communauté. De nombreux sujets difficiles sont ébauchés, que ce soit la violence, le viol à répétitions, le meurtre, la guerre, l’organisation de ce peuple nomade mais aussi l’euthanasie des jeunes garçons nés lors des cérémonies de fécondations dirigées par les amazones avec les hommes prisonniers de guerre ou l’homosexualité féminine. Pluie se démarque peu à peu de ce culte de la guerre en se posant de nombreuses questions, les prédictions de l’oracle la confortant dans l’idée que le temps du changement est venu. Roman d’apprentissage, ce court récit n’est pas vraiment représentatif de ce que j’ai lu de l’auteure jusqu’à présent. Intéressant mais sans plus, je n’ai pas retrouvé cette magie que j’avais ressentie à la lecture de ses autres romans, l’écriture rude et sèche nous situant d’emblée à distance des événements décrits, alors que j’avais l’habitude de me plonger littéralement dans ses romans, ne pouvant plus les lâcher avant de lire le mot fin. Lisez donc plutôt les livres que je vous ai conseillés ci-dessus ! Ceci dit, je crois que ces romans toucheront plus la gent féminine… vous voilà prévenu messieurs !

Un court extrait qui donne tout de suite le ton du roman :

« La reine me gifla à toute volée. Mes oreilles se mirent à bourdonner. Toutes les mères giflaient leurs filles le premier jour où elles saignaient, c’est ainsi qu’elles les accueillaient dans le mode des femmes, qui apportait son lot de douleur à laquelle nous devions nous préparer. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire