Le Secret de la chambre noire par Kiyoshi Kurosawa
Avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet
France, Belgique, Japon. Date de sortie : 2017
Synopsis
Stéphane (Olivier Gourmet), ancien photographe de mode, vit seul avec sa fille qu'il retient auprès de lui dans leur propriété de banlieue. Chaque jour, elle devient son modèle pour de longues séances de pose devant l'objectif, toujours plus éprouvantes. Quand Jean (Tahar Rahim), un nouvel assistant novice, pénètre dans cet univers obscur et dangereux, il réalise peu à peu qu'il va devoir sauver Marie (Constance Rousseau) de cette emprise toxique.
Mon avis
Synopsis
Stéphane (Olivier Gourmet), ancien photographe de mode, vit seul avec sa fille qu'il retient auprès de lui dans leur propriété de banlieue. Chaque jour, elle devient son modèle pour de longues séances de pose devant l'objectif, toujours plus éprouvantes. Quand Jean (Tahar Rahim), un nouvel assistant novice, pénètre dans cet univers obscur et dangereux, il réalise peu à peu qu'il va devoir sauver Marie (Constance Rousseau) de cette emprise toxique.
Mon avis
J'ai lu tellement peu d'avis enthousiastes à la sortie du film que je ne me suis pas précipitée en salle lors de sa sortie. Il y a pourtant de très belles choses dans ce film, je pense notamment à tout ce qui touche au début de la photographie et à cette impression de pouvoir capturer l'âme du sujet, à cette présence palpable mais inquiétante d'un fantôme, à ce double constitué par la mère défunte et sa fille, que le père "torture" en lui faisant prendre des poses très longues et immobiles, une manière comme une autre d'essayer de se réapproprier l'image de son épouse disparue. J'ai aimé également la façon dont le réalisateur s'approprie cette grande demeure passablement délabrée (et comme en écho à la psychologie des personnages), conférant à l'ensemble une tonalité sombre, mystérieuse et romantique. Plusieurs cadrages jouant sur le clair/obscur ou la pénombre et certains paysages filmés de nuit font penser à la peinture symboliste de la fin du 19e siècle, ce qui ne pouvait que me séduire.
Et pourtant l'ensemble reste assez bancal et pas vraiment abouti. On a par exemple bien du mal à adhérer à cette histoire d'opération immobilière, amenant à une étrange évolution de l'un des personnages principaux, interprété par Tahar Rahim, qui peine parfois à rendre crédible son personnage. Ceci dit, il n'est pas le seul, tant certaines scènes sonnent un peu faux, y compris quelques-unes où apparaît Olivier Gourmet, qui est pourtant un excellent acteur en général. En conclusion, j'ai aimé le traitement visuel, simple et dépouillé mais efficace du film, j'ai été moins convaincue par la psychologie des personnages et le déploiement de l'intrigue, tortueuse et bien confuse par moment. Il y a quelques ellipses également qui peuvent nuire à une bonne compréhension de l'intrigue, c'est qu'il vaut mieux garder l’œil bien ouvert (les deux si possible, mais le rythme lent n'aide pas toujours) sous peine de passer à côté et de ne plus rien y comprendre. L'émotion, quant à elle, est mise définitivement au placard. Avis mitigé donc, mais je ne regrette tout de même pas ma vision du film, qui m'a vraiment séduite sur le plan visuel.
Si jamais vous ne connaissez pas encore le réalisateur Kiyoshi Kurosawa, je vous conseillerai plutôt ses films Tokyo Sonata (son meilleur film vu à ce jour) ou encore Vers l'autre rive, nettement plus convaincants.
Ca sera un film que je verrai certainement cette année !
RépondreSupprimerJ'espère que tu arriveras à faire l'impasse sur ce qui "marche" moins bien dans le film et que tu pourras apprécier ses bons côtés :-)
Supprimer