Un beau matin de septembre, les habitants de Châtillon-en-Bierre se retrouvent confrontés à un curieux phénomène : il leur devient soudain impossible de quitter leur village. Les routes n'aboutissent plus nulle part, tout comme les coups de téléphone et les e-mails. Après la sidération du début, il faut très vite affronter des questions pratiques (comment manger, se soigner, etc), puis des questions métaphysiques. Les Châtillonnais sont-ils désormais seuls dans l'univers ? Est-ce un signe de Dieu ? Jouant de situations tantôt cocasses, tantôt tragiques, Bernard Quiriny signe une savoureuse fable sur la démondialisation doublée d'une interrogation sur le sens de l'existence.
Une lecture plaisante, qui ne se prend pas trop au sérieux mais qui raconte une histoire rocambolesque et burlesque, tout en survolant quelques thématiques intéressantes et ne manquant pas d’à propos. Comme par exemple le renouveau religieux, le retour en force d’un jury populaire, mais aussi la revalorisation du savoir des anciens, le recyclage, l’écologie ou encore la tentation communiste, quand il ne s’agit pas au contraire de libéralisme primaire ou carrément de velléité séparatiste ou fondamentaliste.
« Jour après jour, Châtillon se coupait en deux, conformément à cette loi selon laquelle la propension d’un territoire à la division est d’autant plus grande que le territoire est petit.[…]Bientôt, de part et d’autre des palissades, on se mit à employer les mots « eux » et « nous » (ou « les autres »). »
Mais nous ne sommes dans un roman à thèse, ne comptez donc pas sur l’auteur pour délivrer un quelconque message mais plutôt nous livrer en vrac des questions qui renvoient à nos préoccupations actuelles.
Beaucoup d’ironie et de clins d’œil malicieux pour une fable qui se teinte progressivement d’une certaine noirceur et qui se termine sur une touche fantastique pleine de promesses, de mystères et d’inconnues.
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