dimanche 21 décembre 2014

White God de Kornel Mundruczó


Nous sommes à Budapest. La mère de Lili part trois mois en Australie et confie sa fille, jeune adolescente de 13 ans, aux soins de son père. Leur relation  semble au point mort et le fait que Lili soit accompagnée de son chien Hagen ne facilite pas le rapprochement entre le père et la fille. Celui-ci finit d’ailleurs par jeter Hagen à la rue, refusant de payer une lourde taxe sur les chiens bâtards. Abandonné à lui-même, Hagen découvre les dangers de la ville et la cruauté des hommes. Jusqu’au jour où il est capturé avec d’autres chiens errants et amené à la fourrière. Mais Hagen n’est plus le gentil toutou du passé : dressé pour devenir un chien de combat, il prend la tête d’une meute en s’échappant de la fourrière. L’heure de la vengeance aurait- il sonné ? Pendant ce temps,  Lili le recherche dans toute la ville…

Ce film du réalisateur hongrois Kornel Mundruczo est souvent présenté comme un ovni alors qu’il est curieusement multi-référencés.  Pour ne citer que quelques-uns, on pense évidemment au film « White dog » de Samuel Fuller (Dressé pour tuer en français), au célèbre « Les oiseaux » de Hitchcock, à « La planète des singes – Les origines » de Rupert Wyatt ou, plus surprenant peut-être, au Joueur de flûte de Hamelin (comme chacun sait, la musique adoucit les mœurs tout en demeurant le langage universel par excellence).

Film ultra-référencé donc, mais pas seulement puisqu’il mélange également allègrement les genres : film d’apprentissage, familial, sociétal, thriller, horreur, fable, on peut y trouver également une allégorie du nationalisme (la pureté de la race) et du ségrégationnisme. Ce qui en fait sa force, par la multiplicité des points de vue, mais aussi sa faiblesse, tant il n’exploite jamais à fond tous les genres et peut donner l’impression de les survoler, pour aboutir finalement à une vision assez manichéenne de la société.

Un film aux intentions louables, puisqu’il aborde par le biais de la métaphore l’intolérance, le racisme et la cupidité des hommes, mais également le retour de flammes lorsque nous ne respectons plus l’autre dans sa différence. J’ai toutefois moins apprécié le manque de nuance, la démonstration trop appuyée ainsi que l’anthropomorphisme douteuse du film, qui lui donne un petit côté risible plutôt qu’effrayant et qui le déforce plus qu'autre chose à mon sens.

Un film assez intéressant malgré tout : la première séquence, quasi onirique, est une des scènes les plus réussies et la mise en scène d'une telle quantité de chiens est impressionnante. N’oublions pas non plus l'interprétation d'un naturel euh… confondant du chien Hagen. Ils sont d’ailleurs deux pour le même rôle et ont reçu la Palme Dog, une récompense bien méritée pour nos deux toutous ;-)

White God a remporté également le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2014.

Petite anecdote amusante : après avoir demandé très consciencieusement un ticket pour le film White God (et non White Dog, j’ai fait la fille très fière de ne pas être tombée dans le panneau), le caissier m’a tendu ceci avec un grand sourire :



Et oui, nobody is perfect !

L'avis du cinéphile m'était conté.



Titre original : Fehér Isten
Réalisateur : Kornél Mundruczó
Acteurs : Zsófia Psotta Sándor Zsótér Lili Horváth Szabolcs Thuróczy Lili Monori
Origines : Allemagne Hongrie Suède
Genre : Drame
Public: À partir de 16 ans
Année de production: 2014
Date de sortie: 03/12/2014
Durée: 1h59

2 commentaires:

  1. Hello Sentinelle. Je crois que ce film est sur la liste des "diffusables" de mon association. Il est donc possible que je le voie un jour prochain. Cela dit, je dois avouer qu'il ne m'attire pas plus que ça.

    On verra bien.

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    1. Bonjour Martin,

      J'avoue que je m'attendais à mieux, j'ai été un peu déçue. Encore heureux que je n'avais pas vu la bande-annonce au préalable d'ailleurs, qui donne une autre impression du film, mettant trop l'accent sur la toute dernière partie, alors qu'elle n'est pas si développée que cela sur sa totalité. Pas certaine non plus que tu aimeras. Mais qui sait ? Il est tellement particulier que c'est difficile à dire.

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