Nous sommes en Lombardie, à la veille de Noël. Sur une route provinciale, un cycliste se fait renverser par une voiture et tombe dans le ravin. La voiture ne s’arrête pas et poursuit sa course, laissant le corps ensanglanté au bord de la route. A qui appartient cette voiture ? Et qui était au volant ? Pour le savoir, nous remontons le temps pour raconter les événements qui précèdent cet accident, et qui seront abordés selon trois points de vue : celui de Dino, de Carla et de Serena.
Quelques mois plus tôt. Deux familles, issues de classes sociales différentes, ne se seraient sans doute jamais rencontrées si la fille de la famille Ossola, appartenant à la classe moyenne, ne fréquentait pas le fils de la famille Bernaschi, appartenant à la grande bourgeoisie italienne.
Deux familles qui vont entrer en collision frontale par l’intermédiaire des deux pères de famille respectives, chacun voulant tirer parti de l’autre. Il y a d’un côté Dino (Fabrizio Bentivoglio), agent immobilier et père de Serena Ossola, qui veut s’enrichir et s’élever socialement le plus facilement et rapidement possible. Et de l’autre côté, il y a Giovani (Fabrizio Gifuni), riche homme d’affaire et père de Massimiliano Bernaschi, qui investirait bien le capital de Dino dans une affaire de spéculation à risque mais qui rapporterait gros en cas de succès.
Autour de ces hommes opportunistes naviguent Roberta (Valeria Golino), la femme de Dino Ossola, une psychologue travaillant dans le secteur public, et Carla (Valeria Bruni Tedeschi), l’épouse de Giovani Bernaschi, une femme au foyer qui s’ennuie et aimerait se rendre utile. En enfin la jeune Serena Ossola (Matilde Gioli), qui vient de rompre avec le fils de la famille Bernaschi (mais sans en informer leur famille respective), et qui vient de tomber sous le charme du désarmant Luca Ambrosini, jeune délinquant élevé dans un quartier pauvre et qui se trouve dans l’obligation d’être suivi par une psychologue, qui n’est autre que Roberta, la belle-mère de Serena, enceinte de jumeaux.
Signalons d’abord que ce film est une adaptation du roman Human Capital de l’américain Stephen Amidon, considéré par The Washington Post comme l'une des cinq meilleures œuvres de fiction de 2004. Transposé en Italie, il dénonce avec force et application le capitalisme à outrance : le monde des affaires, la cupidité, l’hypocrisie, la corruption et le pouvoir de l’argent. Il marque aussi le clivage des classes sociales, qui engendrent toujours des frontières bien étanches. Et nous nous retrouvons entre le cynisme des uns, qui ne veulent à aucun prix perdre leurs privilèges et vivent essentiellement en vase clos, et l’envie d’ascension des autres, qui n’aspirent qu’à rejoindre les premiers, et ce à n’importe quel prix. Comme souvent avec les films à thèse, les traits sont parfois un peu forcés et le manque de nuance ne fait pas toujours défaut, particulièrement du côté des personnages masculins. Les femmes, quant à elles, gagnent en subtilité et complexité. Et s’il ne se termine pas sur une leçon de morale (nous sommes dans la satire jusqu’au bout), il se termine tout de même sur une note positive, qui appartient à la jeunesse, qui peut encore changer les choses. Car s’il y a encore quelque chose qui ne sera jamais à vendre, c’est bien l’amour. Le vrai, bien entendu. Quant au capital humain, qui donne le titre au roman et au film
italien, je vous laisse le soin de découvrir sa signification, qui donne froid dans
le dos.
L'avis de Dasola.
L'avis de Dasola.
Titre en français : Les opportunistes
Réalisateur: Paolo Virzì
Acteurs: Valeria Golino, Fabrizio Bentivoglio, Valeria Bruni Tedeschi, Fabrizio Gifuni, Luigi Lo Cascio
Origine: Italie
Genres: Drame
Année de production: 2014
Date de sortie en Belgique : 21/01/2015
Durée: 1h51
D'autres films du Festival Cinéma Méditerranéen à découvrir également :
• Come To My Voice de Hüseyin Karabey
• Le challat de Tunis de Kaouther Ben Hania
• Loin des hommes de David Oelhoffen
Bonjour Sentinelle, merci pour le lien sur ce film qui vaut vraiment la peine. Rétrospectivement, j'ai trouvé le scénario très bien écrit et les comédiens tous excellents. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola, on peut juste lui reprocher qu'il n'arrive pas vraiment à dénoncer le capitalisme à outrance puisque toutes les deux familles sont arrivées à leur fin en quelque sorte : la famille Bernaschi qui spécule sur la faillite du pays s'enrichit et la famille Ossola a réussi également son gros retour sur capital, en utilisant des moyens peu honorables. Personne ne se remet en question et tout continue dans le meilleur des mondes... mais jusqu'à quand ?
SupprimerUn très bon film, avec une écriture remarquable et une mise en scène efficace, servi par un casting brillant.
RépondreSupprimerCoucou tina, j'ai l'impression que ce film n'a pas eu un grand retentissement en France. Il n'est pas encore sorti en Belgique, je suis curieuse de l’accueil qu'il aura.
SupprimerDans mon cinéma d'art et essai il avait l'air encore de marcher mais je ne pourrais pas affirmer qu'il marche en France, en tout cas je ne trouve pas les chiffres. Il a une date de sortie en Belgique ?
RépondreSupprimerC'était juste une impression subjective, dans la mesure où il n'est pas fort présent sur les blogs mais je n'ai pas de chiffres non plus pour le confirmer ou non. Le film sortira chez nous le 21 janvier. Il y a souvent un bon décalage entre les sorties en France et en Belgique.
SupprimerC'est vrai qu'à part sur ton blog et celui de Dasola, de tête, je n'ai pas vu d'autres critiques sur des blogs...
RépondreSupprimerAh oui ça fait tard par rapport à la sortie française. Remarque, même chez nous il est sorti relativement tard, je crois que ce film était sorti en Italie en janvier dernier !
Je me demande d'ailleurs dans quelle(s) salle(s) il sortira chez nous, J'ai carrément été étonnée que tu l'aies vu dans un cinema d'art et d'essai, ce qui n'est guère un gage de grande diffusion.
SupprimerHélas, ce n'est pas le type de films qui pourra séduire un large public, celui-ci préférant des machins comme Lucy...
RépondreSupprimerAprès je ne suis pas à plaindre, je suis même plutôt bien servie : il y a deux salles d'arts et d'essai plus un autre cinéma qui montre tous les gros films. En gros, pratiquement tous les films sortent grâce à mes trois ciné (à proximité en plus).
Lucy ? Je l'ai abandonné après un quart d'heure tellement je n'en pouvais plus. Il est vrai que je n'ai sans doute pas des goûts standards mais le fait que ce film ait rencontré un tel succès me désole profondément. C'est franchement de la daube, désolée pour ceux qui ont aimé mais là, je ne peux traduire mieux mon ressenti. Heureusement qu'il y a encore des petits cinémas et des festivals, mais pour combien de temps encore ? On croise les doigts...
SupprimerNous sommes d'accord, Lucy est vraiment naze. :o J'ai éclaté de rire devant face de débilités prétentieuses...
RépondreSupprimerPersonnellement, je n'ai pas spécialement de critères, j'aime regarder de tout, de toutes les nationalités, les gros ou les petits budgets. Ce qui compte pour moi est juste le résultat. Après, c'est vrai que j'essaie de privilégier les petits films, parfois imparfaits mais plus sincères et qui ont encore des choses à dire.
Je n'ai pas de critères bien définis non plus, ou alors je n'en ai pas vraiment conscience. Par contre, je me rends compte que je supporte de moins en moins le cynisme à tout va et la vulgarité, ou encore les propos trop surlignés. Pour en revenir à Lucy, j'ai laissé tomber peu après avoir entendu les théories du "scientifique" joué par Morgan Freeman, franchement trop risible et caricatural. Puis je ne suis pas particulièrement fan de l'actrice non plus, disons qu'elle m'indiffère et qu'elle n'arrive jamais à susciter la moindre émotion en moi. Bref, je n'avais vraiment rien à quoi me raccrocher pour continuer ;-)
SupprimerC'est surtout la vulgarité que je ne supporte plus. C'est souvent gratuit et ça ne sert à rien. Pourtant ça ne me dérange pas les gros mots ou les scènes de sexe mais faut que ça soit utile. Si j'estime que ça ne sert à rien, ça m'énerve.
RépondreSupprimerExactement, le scénario de Lucy ne tient pas debout car Besson (qui se prend pour Malick, quel crétin décidément) confond beaucoup de notions. A l'origine, je n'aime pas beaucoup Johansson mais là elle joue vraiment mal (insistons sur le "vraiment").