jeudi 17 juillet 2008

La mer de John Banville

Quatrième de couverture

« Anna est morte avant l'aube. À dire vrai, je n'étais pas là quand c'est arrivé. J'étais allé sur le perron de la clinique respirer à fond l'air noir et lustré du matin. Et pendant ce moment si calme, si lugubre, j'ai repensé à un autre moment, des années auparavant, dans l'eau, ce fameux été à Ballymoins. J'étais allé nager tout seul, je ne sais pas pourquoi, ni où Chloé et Myles étaient passés ; sans doute étaient-ils partis quelque part avec leurs parents, ce devait être une des dernières balades qu'ils ont faites ensemble, la toute dernière peut-être. »

Après la mort de sa femme, Max se réfugie dans le petit village du bord de mer où, enfant, il vécut l'été qui allait façonner le reste de son existence. Assailli par le chagrin, la colère, la douleur de la vie sans Anna, Max va comprendre ce qui s'est vraiment produit, cet été-là. Comprendre pourquoi « le passé cogne en lui, comme un second cœur ».

Kazuo Ishiguro et John Banville étaient tous deux parmi les finalistes pour le Booker Prize 2005. C’est John Banville qui l’a emporté avec « La mer ». Ayant lu les deux, j’ai nettement préféré le roman « Auprès de moi toujours » de Kazuo Ishiguro. John Banville est réputé comme étant un auteur difficilement accessible, ce qu’il fut effectivement en ce qui me concerne, ce roman ayant bien du mal à trouver un certain écho en moi.

Tels le flux et le reflux de la mer, Max, qui vient de perdre sa femme, décide de revenir sur les lieux de son passé, tout en alternant les souvenirs d’autrefois et les réflexions du présent et de l’avenir.
« A présent que c’était fini, quelque chose de nouveau avait commencé pour moi : la délicate affaire d’être le survivant. »

Quand les expériences du passé éclairent les expériences du présent… voilà le voyage auquel nous convie l’auteur, par l’intermédiaire d’un récit tout en lenteur, tout en finesse mais malheureusement aussi tout en monotonie.

Porté par une très belle écriture, car c’est là que se situe la grande force de John Banville, ce roman manque de souffle, de puissance, au point où j’ai failli manquer d’énergie à mon tour pour en venir à bout. Mais je ne le regrette pas, dans la mesure où ce sont les toutes dernières pages qui donnent sens au récit.

Je suis donc assez mitigée quant à cette lecture, suffisamment en tout cas pour ne pas avoir envie d’approfondir l’œuvre de John Banville dans les mois qui viennent. 


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