mercredi 4 décembre 2013

L'échange des princesses de Chantal Thomas

Quatrième de couverture 

En 1721, Philippe d’Orléans est Régent, dans l’attente que Louis XV atteigne la maturité légale. L’exercice du pouvoir est agréable, il y prend goût. Surgit alors dans sa tête une idée de génie : proposer à Philippe V d’Espagne un mariage entre Louis XV, âgé de onze ans, et la très jeune Infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans, qui ne pourra donc enfanter qu’une décennie plus tard. Ce laps de temps permet l’espoir d’un "malheur" qui l’assiérait définitivement sur le trône de France… Et il ne s’arrête pas là : il propose aussi de donner sa fille, Mademoiselle de Montpensier, comme épouse au jeune prince des Asturies, futur héritier du trône d’Espagne, pour conforter ses positions. La réaction à Madrid est enthousiaste, et les choses se mettent vite en place. L’échange des princesses a lieu début 1722, en grande pompe, sur une petite île au milieu de la Bidassoa, la rivière qui fait office de frontière entre les deux royaumes. Tout pourrait aller pour le mieux. Mais rien ne marchera comme prévu. Louis XV dédaigne l’Infante perdue dans l’immensité subtile et tourbillonnante du Louvre et de Versailles ; en Espagne, Mademoiselle de Montpensier ne joue pas le jeu et se refuse à son mari, au grand dam de ses beaux-parents Philippe V et Elisabeth de Farnèse. À la fin, un nouvel échange a lieu, beaucoup plus discret cette fois : chacune des princesses retourne dans son pays… 

N’ayant jamais trouvé mon rythme de lecture, j’ai failli abandonner quand un dernier sursaut de bonne conscience m’a guidée jusqu’au mot fin du roman. Mais quel ennui tout au long de ma lecture tant il me manquait véritablement de liant qui aurait pu donner un semblant de souplesse et de respiration au récit.

Les personnages nous restent totalement étrangers, comme si une barrière infranchissable nous les faisait tenir à distance : aucune projection, aucune empathie, aucune sympathie ou antipathie, que des pantins sur le grand échiquier de France et d'Espagne. J’en attendais plus et ce n’est rien de le dire. L’auteur s’est-elle trop accrochée au peu de faits historiques trouvés sur le sujet ? En tout cas, ces oscillations entre les lettres et petits billets authentiques et l’écriture de Chantal Thomas ne font pas bon ménage tant elle a du mal à rendre un peu de couleurs à ces tristes figures pâles de l’histoire. 

Reste un indéniable éclairage des plus bienvenus sur cette période peu connue. 

Je n’ai pas pu m’empêcher de faire sans cesse la comparaison avec l’excellente Claude Pujade-Renaud qui nous avait écrit un si merveilleux roman « La nuit la neige » sur un sujet similaire (la condition de la femme à cette époque) mais avec un art consommé du portrait en ce qui la concerne.


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