Quatrième de couverture
Un garage au milieu de nulle part, dans le nord de l'Argentine. La chaleur est étouffante, les carcasses de voiture rôtissent au soleil, les chiens tournent en rond. Le révérend Pearson et sa fille Leni, seize ans, sont tombés en panne ; ils sont bloqués là, le temps que la voiture soit réparée. El Gringo Brauer s'échine sur le moteur tandis que son jeune protégé Tapioca le ravitaille en bières fraîches et maté.
Dans ce huis clos en plein air, le temps est suspendu, entre deux, l'instant est crucial : les personnages se rencontrent, se toisent, s'affrontent. C'est peut-être toute leur vie qui se joue là, sur cette route poussiéreuse, dans ce paysage hostile et désolé, alors que l'orage approche.
Nouvelle plume de la littérature argentine, Selva Almada signe là un premier roman remarqué et remarquable, prenant pour décors la chaleur étouffante d’un bled menacé par un orage fulgurant. Bien plus proche de la littérature du Sud des Etats-Unis que du réalisme magique argentin de ses prédécesseurs, ce roman dissèque, dans un climat dense et extrêmement tendu, la confrontation entre le révérend Pearson et le garagiste El Gringo Brauer. L’enjeu ? L’avenir et l'éducation du jeune Tapioca. Outre cet affrontement digne d’un duel au soleil, nous retrouvons des thématiques récurrentes comme l’abandon, la paternité, la force de persuasion dans l’éloquence de la prédication, l’initiation, l’affiliation ou encore la place qu’occupe la foi dans la vie d’un homme.
Après l’orage de Selma Almada est un roman court, aride et puissant dans l’évocation d’une atmosphère suffocante sous haute tension. Un auteur à suivre de très près.
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