Synopsis :
Philippe Fournier, dit Paco, décide de ne pas ramener ses fils de 6 et 7 ans à leur mère qui en avait obtenu la garde. Enfants puis adolescents, Okyesa et Tsali Fournier vont rester cachés sous différentes identités. Greniers, mas, caravanes, communautés sont autant de refuges qui leur permettront de vivre avec leur père, en communion avec la nature et les animaux. Traqués par la police et recherchés sans relâche par leur mère, ils découvrent le danger, la peur et le manque mais aussi la solidarité des amis rencontrés sur leur chemin, le bonheur d'une vie hors système : nomades et libres. Une cavale de onze ans à travers la France qui va forger leur identité.
Inspiré de l'histoire vraie de Xavier Fortin, Cédric Kahn aborde la radicalité d'un père en se gardant bien de juger ses intentions et ses actes. De l'implosion du projet hors-norme d'un couple en marge de la société au maintien du rejet du capitalisme et du consumérisme du père, des lenteurs et de l'incapacité des instances judiciaires à colmater les brèches d'une famille en lambeaux et peu à l'écoute des enfants, "Vie sauvage" n’est pas pour autant un plaidoyer de la vie marginale en pleine nature, tant il n'évite pas les difficultés ni les impasses de ce choix de vie. Cédric Kahn excelle dans la direction d'acteurs et on ne dira jamais assez à quel point Mathieu Kassovitz est habité par ce personnage de père, qui ne renonce jamais à vivre en adéquation avec ses idées, et que l’acteur défend corps et âme (il faut voir tout ce qui passe dans ses regards, cette émotion contenue, sa ferveur et ses incertitudes qu'il parvient à nous transmettre sans jamais en faire des tonnes).
Un film, qui à défaut de donner des réponses, pose de bonnes questions en rejetant tout manichéisme. Un film coproduit par Les films du fleuve, société de production des frères Dardenne.
Réalisateur : Cédric Kahn
Acteurs : Mathieu Kassovitz, Céline Sallette, David Gastou, Sofiane Neveu
Origines : France Belgique
Année de production : 2014
Date de sortie : 29/10/2014
Durée: 1h46
Note : 4/5
Salut Sentinelle. C'est gentil de m'avoir conseillé le film, mais je ne suis pas sûr de ne pas attendre son passage à la télé (ou sa sortie DVD). Pourquoi ? Pas parce que je n'aime pas la thématique, mais parce que j'ai déjà vu un film sur cette histoire, cette année. En l'occurrence, il s'agit de "La belle vie", un film du réalisateur débutant Jean Denizot. Et c'était plutôt pas mal !
RépondreSupprimerJe suis très étonné que les critiques professionnels ne relèvent presque jamais ce "doublon" cinématographique, alors qu'on a entendu parler plein de fois des deux "Guerre des boutons" ou de la nouvelle version de "Saint Laurent"...
Bonne journée, chère amie :)
Bonjour Martin,
SupprimerJe n’avais effectivement jamais entendu parler du film "La belle vie" de Jean Denizot avant ce lundi après-midi, en écoutant un podcast sur les sorties de la semaine. Après vérification, ce film n’est jamais sorti chez nous. Je connaissais également très mal l’histoire de la famille Fortin, une affaire sans doute moins médiatisée en Belgique. Et c’est tant mieux finalement, comme ça j’ai pu voir le film sans interférence « de parasites » (documentaire, débat, journal télévisé, affiche ou autre), en prenant l’histoire comme elle venait.
Je te souhaite une très bonne journée également :-)
Je n'aime pas la thématique non plus & Kassovitz m'est totalement indifférent, donc Vie sauvage sera sans moi.
RépondreSupprimerBonne journée.
Au contraire de toi, je trouvais justement la thématique intéressante, comme la révolte de la mère, que les enfants répéteront un peu plus tard, lorsqu’ils passeront de l’enfance à l’adolescence. C’est vrai que le réalisateur ne se positionne jamais mais il a surtout voulu se mettre à hauteur du regard des enfants et ensuite des adolescents. Maintenant le père reste tout de même effrayant de par sa radicalité et ce choix lourd de conséquence qu’il « impose » à ses enfants, qui ne sont pas vraiment en âge de choisir non plus et sont certainement instrumentalisés sans s’en rendre compte, même s’ils ne manifestent visiblement aucun regret aujourd'hui. Tout cela traduit surtout un énorme manque de communication entre les deux ex-conjoints et des enfants ballotés sans être vraiment entendus ni informés des implications de leur choix. Et du peu de médiations efficaces également.
SupprimerQuant à Mathieu Kassovitz, je le connais assez mal (je sais qu’il traine une réputation de révolté contre le système) mais il faut reconnaitre que son travail d’acteur est vraiment très bon sur ce film. Maintenant cela a dû être assez houleux sur le tournage dans la mesure où le réalisateur voulait absolument Mathieu Kassovitz mais qu’il ne tournerait sans doute jamais plus avec lui...
Quoi qu'il en soit, merci pour ton passage Ronnie, même si je n'ai pas réussi à te donner envie de le voir ;-) Je te souhaite une bonne journée !