Un ange à ma table raconte l’histoire de la romancière néo-zélandaise Janet Frame, bien décidée à s’émanciper en s’accomplissant à travers son art, et ce malgré son extrême sensibilité parfois bien encombrante.
Un film découpé en trois parties (l’enfance et l’adolescence, le passage à l’âge adulte, son voyage en Europe), chaque partie reflétant une phase importante de la vie de Janet, permettant de suivre l’évolution de la personnalité de l’héroïne. Seront abordés successivement son apprentissage à l’école, sa famille, la mort de sa sœur aînée, son adolescence, son passage à l’université, la mort de sa sœur cadette, sa dépression, le diagnostic de schizophrénie et son séjour en milieu psychiatrique (qui durera huit longues années), sa volonté de s’affranchir de toute tutelle, son voyage en Europe, son premier amour, la mort de son père et son retour au pays natal, la Nouvelle-Zélande.
Seule l’écriture traversera de part en part toute sa vie, ainsi qu’une sensibilité à fleur de peau la rendant extrêmement timide, fragile et vulnérable. Sans oublier un sentiment de solitude omniprésent mais vécu très différemment en fonction des époques : désireuse de se faire aimer de ses amies à l’école dans un premier temps (quitte à les « acheter » en leur offrant du chewing-gum grâce à l’argent volé dans la poche de son père), se mettant volontiers à l’écart pendant ses années d’université (trop craintive et peu sûre d’elle pour se mêler aux autres et ne trouvant comme seul remède à son isolement que la poésie et la littérature), en souffrance et dans la douleur à l’hôpital psychiatrique (elle subira 200 électrochocs), plus sereine et confiante en elle lorsqu’elle partira en voyage à travers l’Europe, mettant à profit son sens de l’observation tout en apprenant à s’épanouir à travers ses mots et son talent d’écrivaine.
Il faut savoir qu’Un ange à ma table a été tourné à l’origine pour le petit écran, même s’il a bénéficié de conditions de travail assez proche du cinéma. Si l’adaptation demeure assez fidèle à la trilogie autobiographique de la romancière néo-zélandaise Janet Frame, il a fallu opérer quelques coupes pour sa sortie en salle. Ajoutons à cela les trois parties du film (trois âges de la vie jouées par trois comédiennes différentes sans que le film en pâtisse, tant nous passons naturellement de l’une à l’autre dans un sentiment de continuité) et vous aurez une structure assez elliptique dans laquelle, pour peu que vous ne connaissiez pas vraiment la vie de l’écrivaine Janet Frame, vous posera question quant à son admission en milieu psychiatrique, la durée de son internement et le traitement subi, ne comprenant pas non plus le diagnostic (il semblerait à tort) de schizophrénie. Ceci posé, ce film accompagne admirablement la vie de Janet Frame, une femme en marge de la société mais courageuse dans son apprentissage de la vie et son dépassement de soi. Un des premiers long-métrages de la réalisatrice Jane Campion, qui n’avait pas choisi la facilité tant le processus de création d’un artiste est sans doute le plus malaisé à filmer.
Titre original : An angel at my table
Réalisateur : Jane Campion
D'après l’œuvre de Janet Frame
Acteurs : Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson
Origines : Royaume-Uni, Australie
Genre : Drame
Public: Tout public
Année de production: 1990
Durée: 2h38
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