Ce film, s'inspirant d'un fait divers sanglant (en 1958, deux habitants du Middle West, Mad Dog Killer alias Charles Starkweather et sa petite amie Caril Ann
Fugate, ôtent la vie à onze personnes qui avaient eu le malheur de se retrouver sur leur chemin), révèla au grand public les acteurs Martin Sheen et Sissy Spacek.
Kit (Martin Sheen) est un jeune homme qui se donne des allures à la James Dean.
Il travaille dans un premier temps comme éboueur, job pour lequel il sera bien vite renvoyé.
Il fait la connaissance de Holly (Sissy Spacek), jeune fille de 14 ans, orpheline de mère et élevée par son père, qui désapprouve totalement sa relation avec Kit.
Holly est une jeune fille "à part", solitaire et rêveuse, aux allures de jeune fille en fleurs avec ses robes à froufrou et ses airs sages et mélancoliques.
Lorsque son père s'oppose ouvertement à Kit, celui-ci le tue, façon simple et radicale d'éliminer ce qui pourrait le gêner dans sa relation avec Holly.
Commence un road-movie sanglant à travers le Dakota et les Badlands (désert du Montana).
Terrence Malick filme des paysages de toute beauté avec un talent qui n'appartient qu'à lui, dans lesquels la jeunesse et la joliesse des protagonistes contrastent avec les tueries qui parsèment leur cavale meurtrière.
Le réalisateur ne s'encombre d'aucune psychologie, tant il n'apporte aucune réponse ni aucune explication aux actes criminels de ces jeunes qui parviennent à tuer leur prochain avec autant d'indifférence et de sang froid. Nous avons également beaucoup du mal à appréhender le détachement, la soumission et l'impassibilité manifeste de Holly, comme insensible à tout ce qui se déroule sous ses yeux. Un film étonnamment poétique malgré la noirceur du propos.
Badlands obtiendra le prix du meilleur film au festival de San Sebastian.
Titre original : Badlands
Réalisateur : Terrence Malick
Acteurs : Martin Sheen, Sissy Spacek, Warren Oates
Origine: États-Unis
Genres: Thriller Road-Movie
Année de production: 1973
Durée: 1h33
A découvrir également :
* Les moissons du ciel de Terrence Malick
* Les Hauts de Hurlevent d'Andréa Arnold
* Los Salvajes d'Alejandro Fadel
Souvenez-vous que ce film est inspiré du fait divers d'un jeune couple meurtrier. L'auteur Liza Ward revient sur le périple sanglant de Charles Starkweather (19 ans) et Caril Ann
Fugate (14 ans) dans un très bon roman à trois voix. Il se trouve que ses grands-parents furent deux des victimes du couple meurtrier. Un récit d'une très grande subtilité que je vous conseille vivement :
* Outside Valentine de Liza Ward
Inspiré ( pas basé sur ) seulement du fait divers. Un film complètement sensoriel, une histoire d'amour toute proche de la perfection, incontournable des années 70.
RépondreSupprimerIncontournable, oui ! Et vu à plusieurs reprises. Tu as raison, je vais corriger cela de suite à la fin du billet (au début, je dis effectivement qu'il s'en est seulement inspiré).
SupprimerC'est drôle : sur le site d'IMDB, après des milliers de votes, Badlands et son "prédécesseur" Bonnie and Clyde, du grand Arthur Penn ont exactement la même note 7,9/10. Personnellement, j'aurais toujours une préférence pour le second, sans doute parce que je l'ai vu en premier mais aussi parce qu'il était en avance sur son temps (il date de 1967) comme beaucoup de films de Penn d'ailleurs, un cinéaste essentiel par rapport à la vision que l'Amérique a d'elle-même (De Little Big Man à Georgia en passant par La poursuite impitoyable). Désolé, Sentinelle, c'était un peu hors sujet.
RépondreSupprimerCe n'est pas vraiment hors sujet puis même si cela l'était, quelle importance ? Et bien cela ne m'étonne pas que tu préfères Bonnie and Clyde d'Arthur Penn, et tu ne seras sans doute pas étonné que je préfère Badlands de Terrence Malick ;-)
SupprimerJe suis plus sensible que toi à certaines formes de cinéma, je pourrais reprendre le terme utilisé par Ronnie, "plus sensoriel" qu'esthétique.
Ce qui ne m'empêche pas de considérer Les moissons du ciel du même Malick, comme l'un des plus beaux films du monde. Et d'être sacrément déçu par lui depuis The Tree of Life.
SupprimerOui, on l'aime énormément ce film-là, autant toi que moi, et c'est toujours mon préféré de Malick à ce jour. Après ses deux premiers films, j'ai nettement eu plus de mal avec le réalisateur. Notamment avec The Tree of Life : nous ne sommes plus dans une sorte de panthéisme mais plus dans une certaine religiosité, assez pénible. Je l'ai d'ailleurs abandonné en cours de route, il me tapait vraiment sur le système.
SupprimerCoucou ici aussi :)
RépondreSupprimerUn autre film de ma lonnnnnnngue liste de DVD à regarder ! Je suis tombé en admiration du cinéma de Terrence Malick devant "The tree of life" (oui, je sais...). Après la séance, j'ai acheté le DVD de tous les autres films qu'il avait faits avant. Je n'en ai encore vu... aucun !
Il faut vraiment que je rattrape ça. Ici, le tandem Spacek / Sheen me dit d'avance que je vais aimer. J'en reparlerai donc... un jour ou l'autre :)
J'ai vu les films dans l'ordre chronologique : beaucoup aimé Badlands, adoré Les moissons du ciel mais j'avoue avoir de moins en moins aimé par la suite. J'ai trouvé la voix-off dans La ligne rouge insipide (il pouvait tout autant lire le bottin téléphonique que cela aurait eu le même effet sur moi), j'ai trouvé Le Nouveau Monde trop mièvre et quant à The Tree of Life... Si j'apprécie beaucoup toute allusion au panthéisme ou au mysticisme au cinéma, j'ai nettement plus de mal avec ses références qui sont pour moi plus de l'ordre religieuse ou monothéiste si tu préfères. Et sa manière de l'aborder ne me convient pas, mais comme toujours, ce n'est qu'une question de sensibilité. Du coup, je ne suis même pas allée voir À la merveille, mais j'irai probablement voir son dernier lorsqu'il se présentera. Je croise les doigts pour mieux l'apprécier que ses précédentes films...
Supprimer