mercredi 13 août 2014

Décès de l'écrivain belge Simon Leys

Simon Leys, écrivain, essayiste, critique littéraire, traducteur et sinologue belge,  vient de nous quitter ce lundi 11 août 2014, à l'âge de 78 ans. Né en 1935 à Bruxelles, il a longtemps vécu en Chine avant de s'installer en 1970 en Australie, où il enseignait la langue et la littérature chinoises. Il était l'auteur de l'essai Les naufragés du Batavia et du recueil Le bonheur des petits poissons, pour ne citer que ceux que j'ai lus.

Il a reçu de nombreux prix durant sa carrière: le Prix quinquennal de l'Essai (1981) pour Ombres Chinoises, le prix Renaudot Essai en 2001 pour Protée et autres essais, le Prix Guizot (2003) pour Les Naufragés du Batavia, le Prix mondial Cino Del Duca (2005) ou encore le Prix quinquennal de littérature (2005) ) pour l'ensemble de son œuvre. Il est élu en 1990 à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique où il était le successeur de Simenon. 


Une société civilisée n'est pas nécessairement un société qui comporte une moindre proportion d'individus criminels et pervers - (celle-ci est probablement à peu près constante dans tous les groupements humains) - simplement, elle leur donne moins l'occasion de manifester et d'assouvir leurs penchants.

Extrait de l'essai Les naufragés du Batavia : Suivi de Prosper de Simon Leys, Éditions Seuil dans la Collection Points, 125 pages, 8 avril 2005.




Pierre Reverdy a remarqué : « Il me faut tellement de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler. ». Ceci est d’ailleurs une excellente définition de l’activité poétique, laquelle est elle-même le fruit suprême de la vie contemplative. Bien sûr, nous devons reconnaître les mérites de Marthe qui s’occupe des besognes ménagères, mais nous savons bien que c’est Marie qui a choisi la meilleure part, simplement en demeurant assise aux pieds du Seigneur. Ce que l’opinion commune flétrit sous le nom de paresse reflète en réalité un jugement plus sûr et requiert plus de caractère que la fuite facile dans l’activisme. 

Extrait du chapitre Éloge de la paresse  du recueil Le bonheur des petits poissons : Lettres des Antipodes de Simon Leys, Éditions Le Livre de Poche dans la Collection Littérature & Documents, 147 pages, 11 mars 2009.

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