Extrait
Et que Trotski aille se faire foutre avec son fanatisme obsessionnel et son complexe de personnage historique, s'il croyait que les tragédies personnelles n'existaient pas et qu'il n'y avait que des changements d'étapes sociales et supra-humaines. Et les personnes, alors ? Est-ce que l'un d'eux a un jour pensé aux personnes ? Est-ce qu'on m'a demandé à moi, à Ivan, si nous étions d'accord pour remettre à plus tard nos rêves, notre vie et tout le reste jusqu'à ce qu'ils partent en fumée (les rêves, la vie et même le Saint-Esprit) happés par la fatigue historique et l'utopie pervertie ?
Mon avis
Quatrième de couverture
Et que Trotski aille se faire foutre avec son fanatisme obsessionnel et son complexe de personnage historique, s'il croyait que les tragédies personnelles n'existaient pas et qu'il n'y avait que des changements d'étapes sociales et supra-humaines. Et les personnes, alors ? Est-ce que l'un d'eux a un jour pensé aux personnes ? Est-ce qu'on m'a demandé à moi, à Ivan, si nous étions d'accord pour remettre à plus tard nos rêves, notre vie et tout le reste jusqu'à ce qu'ils partent en fumée (les rêves, la vie et même le Saint-Esprit) happés par la fatigue historique et l'utopie pervertie ?
Mon avis
L'écrivain
cubain Leonardo Padura, ayant vécu les désillusions du communisme et
du régime castriste, avait toute la légitimité nécessaire pour dénoncer
l’odeur nauséabonde du fanatisme, les ravages du stalinisme, les
malversations, manipulations, intoxications et autres mensonges d’une
utopie pervertie. Lorsque l’individu est sacrifié au nom d’une
idéologie, lorsque les victimes et les crimes se comptent par milliers,
lorsque la peur vous tenaille et vous paralyse, lorsque les rêves
partent en fumée.
Ce
roman, extrêmement documenté, est instructif, foisonnant, puissant,
prenant et passionnant. Un mélange de fictions et de vécus historiques
très riches en thématiques et pris à bras le corps par le romancier. Un
gros coup de cœur et une de mes meilleures lectures de cette année.
Quatrième de couverture
En 2004, à la mort de sa femme, Iván, écrivain débutant et responsable d’un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui se promenait sur la plage avec deux lévriers barzoï. Après quelques conversations, « l’homme qui aimait les chiens » lui fait des confidences sur l’assassin de Trotski, Ramón Mercader, qu’il semble connaître intimement. Grâce à ces confidences, Iván reconstruit les trajectoires de Lev Davidovich Bronstein, appelé aussi Trotski, et de Ramón Mercader, connu aussi sous le nom de Jacques Mornard, et la façon dont ils sont devenus victime et bourreau de l’un des crimes les plus révélateurs du XXe siècle.
L'homme qui aimait les chiens de Leonardo Padura, Éditions Métailié Collection Bibliothèque Hispano-Américaine, 6 janvier 2011, 670 pages
A lire également sur ce blog :
* Les brumes du passé de Leonardo Padura
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