samedi 6 septembre 2014

L'épouse holllandaise de Eric McCormack

Sur son lit de mort, Thomas Vanderlinden raconte l'histoire de sa mère, Rachel, une femme mariée qui a partagé sa vie entre deux hommes. Le premier, son époux Rowland Vanderlinden, est un anthropologue parti en voyage sans jamais revenir au domicile conjugal. Le second Rowland Vanderlinden est un inconnu venu frapper à sa porte en se faisant passer pour le premier. Rachel accepte cet homme sans poser de question, et fait comme si c’était toujours le même époux. Enceinte, heureuse et amoureuse de cet homme mystérieux dont elle ne connait rien et ne veut rien savoir, elle finira par le perdre, mort à la guerre en emportant son secret à jamais. A la fin de sa vie, Rachel demandera à son fils Thomas de partir à la recherche du premier Rowland Vanderlinden, afin de connaître enfin le passé cet homme aimé que son époux lui avait envoyé. 

Voilà un point de départ des plus surprenants qui soit, de quoi nous donner des démangeaisons pour accompagner Thomas Vanderlinden dans son périple, afin de retrouver les traces des deux hommes de la vie de Rachel, aussi énigmatique l’un que l’autre. Et le dépaysement sera au rendez-vous, quand il retrouvera les traces de cet aventurier qui semble avoir vécu mille vies. Jamais avare d’anecdotes les plus étonnantes et étranges, il accompagnera Thomas sur le chemin du retour pour revoir enfin son épouse à qui il devait bien quelques explications.

L'épouse hollandaise (je vous laisse le soin de découvrir la signification du titre) conjugue à la fois le roman intimiste au roman d’aventures exotiques, mais qui n’a pas oublié au passage les mystères de la vie, la cocasserie, le surréalisme et l’originalité loufoque de certaines aventures de cet anthropologue décidément pas comme les autres. La quatrième de couverture parle d’une étrange épopée vibrante d’échos de Conrad et de Borges et effectivement, il y a de cela. Un petit bémol tout de même, quand les aventures de Rowland Vanderlinden prennent le pas sur le récit, donnant la sensation de s’éparpiller un peu au milieu du roman. Mais cela n’enlève rien à ce récit original et bien agréable à lire. 

L'épouse holllandaise de Eric McCormack, Traduction Sabine Porte, Éditions Points Collection Points Signatures, 13 février 2014, 370 pages


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